samir el ouafi 5 18L’émission ‘‘Liman Yajro’ faqat’’ (Seulement pour ceux qui osent), de Samir El Ouafi, dimanche 19 janvier sur Ettounsia TV, était-elle une opération de communication rondement menée au profit du parti Ennahdha?

Beaucoup de téléspectateurs et d’experts des médias se posent cette question, tant les questions du journaliste étaient inoffensives, souvent même téléphonées, presque attendues et qui permettaient au cheikh, inhabituellement souriant et très à l’aise, de les retourner à son profit, pour redorer son blason et présenter son parti comme un champion de la démocratie.

Sur les réseaux sociaux, les internautes se sont, d’ailleurs, déchaînés sur Samir El Ouafi qui a eu pour son grade. Certains ont rappelé le passé de caméléon de l’homme qui a roulé, jadis, pour Ben Ali, avant de changer de camp, au lendemain des élections du 23 octobre 2011, pour se mettre au service du nouveau parti au pouvoir, Ennahdha en l’occurrence.

Samir El Ouafi, qualifié de girouette médiatique, est accusé de changer de position, selon la direction du vent. Ses questions n’étaient pas celles d’un journaliste, mais d’un compère dans une opération de communication assez mal fignolée.

«Ses questions étaient trop lisses au point de mettre très à l’aise son invité Rached Ghannouchi, chef d’Ennahdha, qui n’a pas eu à répondre à des questions crues pouvant le déranger ou le mettre vraiment à l’épreuve», lit-on dans un commentaire. Samir El Ouafi a tout fait aussi pour empêcher ses invités – Mahmoud Baroudi, député de l’Alliance démocratique, Farid Béji, un islamiste modéré, et l’artiste Mokdad Sehili – de creuser davantage dans le passé d’Ennahdha.

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Samir El Ouafi met Ettounsia au service d'Ennahdha: deal secret ou manque de métier?

Les attentats de Bab Souika, et dans des hôtels de Sousse et Monastir, commis par des membres d’Ennahdha, n’ont pas été ouvertement évoqués.

Le journaliste a finalement réussi à servir la soupe à son invité. Et ce dernier n’a pas manqué de profiter de l’occasion pour donner une image quasi-angélique de lui-même et de son parti.

Plusieurs téléspectateurs ont conseillé à Samir El Ouafi, un «bac moins 3 qui se prend pour une lumière», d’arrêter sa comédie, d’enlever son masque qui ne trompe plus personne et de cesser d’induire en erreur les Tunisiens et de les prendre pour des idiots.

Comme on devait s’y attendre, l’affaire de la libération de Sami Fehri a ressurgi. Les internautes ont cru déceler, à travers cet entretien «très arrangé», un deal entre Ennahdha et le patron d’Ettounsia TV. «Et si la libération du patron d’Ettounsia avait eu un prix?», se demandaient certains.

Z. A.