samir el wafi 2 12Le journaliste-animateur a présenté ses excuses aux familles des victimes du terrorisme pour les avoir heurtés dans son émission ‘‘Liman Yajro’ Faqat’’, dimanche dernier, sur Ettounsia TV, consacrée à la lutte anti-terroriste en Tunisie. VIDEO.

Suite à cette émission, Samir El-Wafi a été accusé de «promouvoir le terrorisme» et d’«encourager la violence». Ses détracteurs lui reprochent aussi d’avoir banalisé le terrorisme, en invitant sur le plateau un imam salafiste, Khamis Mejri, qui a fait l’éloge d’Oussama Ben Laden et qualifié de «martyr» l’assassin présumé de Chokri Belaïd, Kamel Gadhgadhi, tué récemment à Raoued, au nord de Tunis, lors d’affrontements avec les unités de la Brigade antiterroriste (BAT).

Des téléspectateurs se sont déchainés sur El-Wafi sur les réseaux sociaux, appelant au boycott de la chaine Ettounsia, alors que le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a publié un communiqué, reprochant au journaliste-animateur de «chercher des circonstances atténuantes aux terroristes» et d’«oublier la douleur des familles de leurs victimes et celle du peuple tunisien».

Samir El-Wafi, ainsi que les représentants légaux de la chaîne Ettounsia et de la société de production de l’émission ‘‘Liman Yajro’ Faqat’’, ont été convoqués, mardi, par la Haute autorité pour la communication audiovisuelle (HAICA). Suite à cette réunion, il a été décidé que l’émission controversée ne sera plus rediffusée. D'autres mesures sont attendues dans la semaine.

Le journaliste-animateur par qui le scandale arrive a déclaré, sur Shems FM, avoir pris du recul et compris son erreur qu’il regrette sincèrement. Il a également présenté ses excuses aux familles des victimes du terrorisme, expliquant qu’il n’avait aucune intention de les heurter.

L’animateur a expliqué qu’il voulait présenter les différents points de vue sur la question du terrorisme et non pas «blanchir les terroristes», comme cela lui a été reproché. Selon lui, si l’affaire a pris beaucoup d’ampleur, c’est parce que des «concurrents ont profité de l’occasion pour s’en prendre à lui et à la chaine Ettounsia TV».

Au cours de l’entretien, Samir El-Wafi a qualifié le père de Kamel Gadhgadhi de «père du martyr», avant de se reprendre… Espérons que ce lapsus n’est pas révélateur du fond de sa pensée.

Y. N. M.