hamrounI bahloul 2 21La vraie fausse polémique opposant deux journalistes, Nizar Behloul et Néjiba Hamrouni, alimente un buzz parfaitement inutile à propos d’un non-événement. On pouvait mieux occuper les gens...

A cause d’un lapsus linguae ou une mauvaise audition, hier, le torchon a brûlé entre Nizar Bahloul, directeur de Business News, et Néjiba Hamrouni, la présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).

Réunis lors d’une rencontre sur la défense de la liberté de la presse, organisée par Fahem Boukadous, le coordinateur de l’Unité d’observation des violations enregistrées dans le secteur des médias, nos deux confrères ont clashé sur l’emploi d’un article: «des» ou «les».

L’article défini «les», que Mme Hamrouni a cru entendre utiliser par le patron de Business News, lui a fait quitter la réunion en signe de protestation.

Nizar Bahloul jure ses grands dieux avoir utilisé (ou avoir voulu utiliser) l’article indéfini «des» en parlant de «certains journalistes qui n’accomplissent leur tâche comme il se doit…».

En somme, il s’agissait bien d’un simple malentendu qui a fait perdre – et fera peut-être perdre encore plus – de temps, un temps précieux, à deux partenaires, les journalistes et les gestionnaires des établissements médiatiques, qui étaient réunis, jeudi, pour tenter ensemble de «garantir l’indépendance et l’objectivité de l’information».

En 2014, année d’élections législatives et présidentielles (entre autres grandes échéances !), le Quatrième pouvoir devrait «avoir d’autres chats à fouetter» que de se crêper le chignon sur un article (défini ou indéfini) mal utilisé.

Bien évidemment, dans un système libéral comme le nôtre, les questions de petits et de gros sous ou d’autres broutilles sépareront toujours les journalistes et les propriétaires de médias. Cependant, en cette étape cruciale de la transition démocratique dans notre pays, où tout le monde, les uns aussi bien que les autres, est en train d’apprendre son rôle, il y a sans nul doute d’autres priorités qui devraient susciter et garder l’intérêt des hommes et des femmes des médias.

Faire le ménage, mettre de l’ordre dans la maison médiatique est plus que nécessaire pour que le Quatrième pouvoir soit vraiment un pouvoir en Tunisie et pour que la notion de liberté d’expression ne soit pas vidée de son sens. Le statut de pouvoir et la parole libre se méritent.

Nizar Bahloul parlait de certains journalistes et il s’en expliquait chez Boubaker Ben Akacha, sur Mosaïque FM, jeudi soir. La présidente du SNJT devrait le croire… et accepter ses excuses.

Les adversaires des médias se trouvent ailleurs. La presse, le journalisme et leurs libertés ont besoin de la mobilisation de tous les professionnels de l’information. Passons, donc, à autre chose.

Marwan Chahla