adnene mansar nabil karoui 2 26Nessma TV condamne les déclarations «irresponsables» d’Adnene Mansar, dimanche, sur Ettounsia TV, et appelle à une enquête sur l’hélicoptère militaire qui a permis la couverture des funérailles de Chokri Belaïd.

Dans un communiqué, rendu public mardi 25 février, la chaine de télévision privée a dénoncé les propos d’Adnene Mansar, qui l’a accusée d’avoir tenté un putsch avec l’armée, et demandé «l’ouverture d’une enquête sur les déclarations irresponsables d’un haut responsable dans la présidence».

Dimanche dernier, Adnene Mansar, invité de l’émission ‘‘Liman Yajro’ Faqat’’ animée par Samir El Wafi sur Ettounsia TV, a parlé d’«un putsch politico-militaro-sécuritaire déjoué par la présidence provisoire de la république», précisant que l’ancien ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, a commis des fautes graves, notamment la mise à la disposition de l’équipe de Nessma TV d’un hélicoptère qui lui a permis de couvrir les funérailles de Chokri Belaïd, le 8 février 2013, et de filmer les scènes de violence et de pillage aux abords du cimetière El-Jallez.

Ces déclarations ont été formellement démenties, le lendemain, par M. Zbidi, ainsi que par l’ancien porte-parole de l’armée Mokhtar Ben Nasr.

Les deux anciens responsables ont affirmé que la couverture des obsèques nationales de Chokri Belaïd a été assurée par l’armée et que des copies ont été remises à 3 chaines de télévision, dont Nessma TV, expliquant que cette dernière «a demandé à l’armée d’être à bord de l’hélicoptère mais elle n’en a pas eu l’autorisation. Mais la chaine, qui en fait la demande, a été autorisée à filmer à partir d’un pavillon de l’hôpital militaire donnant sur le cimetière».

Nessma TV a, en effet, diffusé en direct les funérailles mais aussi, à partir de l’hôpital, les scènes de violence et de pillage ainsi que les incendies des dizaines de voitures stationnées aux alentours d’El-Jallez. Ce qui a permis, plus tard, d’identifier près d’une quarantaine de jeunes impliquées dans ces violences et de les arrêter.

Lors de leur interrogatoire, ils ont déclaré avoir reçu leurs instructions des Ligues de la protection de la révolution (LPR), milices violentes au service d’Ennahdha, dont certains membres sont impliqués, en octobre 2012, dans l’assassinat de Lotfi Nagdh, et, début décembre 2012, dans l’attaque du siège de l’UGTT, à la Place Mohamed Ali, à Tunis.

En juin 2012, le président provisoire de la république Moncef Marzouki a reçu une délégation de ces milices au palais de Carthage. Ce qui explique, peut-être, les critiques de M. Mansar à l’encontre de l’armée et de la chaîne NessmaTV: les fauteurs de troubles n’aurait pas dû être démasqués, estime-t-il, sans doute!

De la part d’un haut responsable de l’Etat, cette position est pour le moins curieuse...

Z. A.