Qu’une vieille dame couvre d’injures une juge qui a condamné son fils est, à la limite, compréhensible… Mais que ses injures soient reprises telles quelles par un journal, voilà qui pose un problème. Pire qu’une faute déontologique: c’est une faute de goût.

Imed Dghij, condamné le 27 mars dernier, par La 6^e Chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis, à 14 mois de prison pour menace et incitation à la violence contre les forces de l’ordre.

«Allez au diable! Que Dieu vous fasse faire un accident! Qu’on vous ramasse en morceaux et que vos enfants deviennent orphelins», lançait, Mme Dghij, en s’adressant à la juge, qu’elle couvre d’amabilités du même genre, allant jusqu’à la grossièreté.

Des médias ont affirmé qu’une instruction judiciaire a été ouverte contre le site ‘‘Assada’’ pour la diffusion de cette vidéo, mais Rached Khaïri, rédacteur-en-chef du journal en ligne, a démenti.

«Si je reçois une convocation dans les jours à venir, cela confirmerait l’existence d’une coordination entre la justice et les médias de Ben Ali. De toute manière cela ne nous intimidera pas!», a-t-il indiqué sur sa page Facebook.

Cette fermeté de façade n’a pas empêché M. Khaïri de supprimer, très courageusement, la vidéo qui n’est plus visible sur son le site ‘‘Assada’’… Elle circule néanmoins sur les pages Facebook islamistes.

Y. N. M.