Un Comité de dénonciation des journalistes pro-Ben Ali est en voie de constitution par un groupe de journalistes patriotes qui étaient muselés sous l’ancien régime.
La mission de ce Comité, dont la composition sera annoncée bientôt, consiste à démasquer les journalistes collabos d’hier, qui faisaient partie d’une véritable milice médiatique pilotée par Abdelwaheb Abdallah, le communicateur en chef du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali. Sa mission consiste aussi à veiller à ce que les propagandistes de Ben Ali, qui continuent de sévir notamment à la tête de certains médias (presse imprimée ou électronique, radios et chaînes de télévision), ne se replacent pas dans le nouveau paysage médiatique post-Ben Ali et phagocytent ainsi la volonté de changement exprimée par 10 millions de Tunisiens voulant rompre définitivement avec l’ancien système.
Une douteuse proximité avec la dictature
Le Comité va publier des rapports détaillés et documentés sur les journalistes, communicateurs et publicitaires, qui ont contribué avec force conviction à la propagande de Ben Ali, de son clan de sa cour. Et qui ont tiré des bénéfices sonnants et trébuchants de cette douteuse proximité avec la dictature.
Ces journalistes ripoux, serviles et obséquieux ne se contentaient pas de chanter les louanges du dictateur et de sa bande de malfaiteurs, ils trempaient aussi leurs plumes dans le fiel pour s’attaquer aux journalistes patriotes, qui osaient critiquer les pratiques mafieuses de ce régime ou seulement prenaient leurs distances vis-à-vis de ses officines, telle l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce) de triste mémoire.
Les journalistes ripoux s’attaquaient aussi, nommément et parfois avec des mots à la limite de la décence, aux représentants de l’opposition et aux défenseurs des droits de l’homme, qu’ils traînaient dans la boue en colportant des insanités à leur propos.
Certains de ces collabos de la première heure se sont métamorphosés, au lendemain du 14 janvier, en deux temps et trois mouvements, en révolutionnaires de la dernière heure, cherchant à se replacer dans la nouvelle Tunisie en construction.
Z. A.