Le blogueur Yassine Ayari a comparu, mardi 6 janvier 2015, devant le tribunal militaire de Tunis, qui a décidé de le maintenir en détention et de renvoyer l’affaire au 20 janvier.
Le prévenu devra, cependant, être auditionné, entretemps, par le juge d’instruction et l’audition a été fixée au 12 janvier courant. Le collectif de la défense de Yassine Ayari (constitué de 45 avocats, dont Abdelwahab Maâtar, Abderraouf Ayadi et Samir Ben Amor) a présenté une demande de libération du blogueur, mais elle a été rejetée par les juges. Yassine Ayari a été arrêté dans la nuit du mercredi à jeudi 25 décembre 2014 à son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage en provenance de Paris. Il est incarcéré, depuis, à la prison de Mornaguia, à l’ouest de Tunis. Au lendemain de cette arrestation, le parquet militaire a publié un communiqué précisant que le blogueur avait été condamné, le 18 novembre 2014, par contumace, à 3 ans de prison avec exécution immédiate, pour diffamation et insulte d’officiers et de cadres du ministère de la Défense nationale. Par ailleurs, plusieurs activistes et blogueurs se sont rassemblés, ce matin, devant le tribunal militaire de Tunis pour revendiquer la libération de Yassine Ayari. Les protestataires ont rejeté la condamnation du blogueur, considérée comme une tentative «pour étouffer les voix libres des jeunes de la révolution». Selon l'un des avocats du blogueur, Me Ben Amor, la comparution de son client devant le tribunal militaire confirme le caractère politique du procès et constitue une atteinte à la liberté d'opinion et au droit d'expression. «Un éventuel maintien de la condamnation par contumace risque de transmettre un message négatif qui augure du retour de la dictature», a-t-il averti. Plusieurs organisations de la société civile et défenseurs des droits de l'Homme ont fait part de leur préoccupation face à la multiplication des poursuites en justice des blogueurs, estimant que le tribunal militaire n'est pas compétent, conformément à l'article 110 de la nouvelle constitution, pour juger des civils. Z. A. Illustration: Photos M. H. |
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