Sofiane Ben Farhat s’en est pris vertement à l’Etat tunisien pour la mollesse avec laquelle il a traité le dossier des otages Sofiène Chourabi et Nadhir Guetari.
Invité de ‘‘Ness Nessma News’’, jeudi 8 janvier 2015, notre confrère a lancé sans ambages : «La Tunisie est un Etat souverain et il doit se comporter en tant que tel!». Hier depuis le début de l’après-midi, la toile s’est embrassée pour relayer jusqu’à l’infini la rumeur de l’exécution de nos confrères Sofiane Chourabi et Nadhir Guetari. Alors que, sur les réseaux sociaux, les spéculations allaient bon train et que les internautes, livrés à eux-mêmes, construisaient tous les scénarios possibles, imaginables et inimaginables, les autorités tunisiennes ont choisi d’observer le silence assourdissant d’une impuissance totale. Sur le plateau de ‘‘Ness Nessma News’’, notre confrère Sofiane Ben Farhat – grande gueule devant l’Eternel – n’a pas mâché ses mots pour dénoncer cette démission de l’Etat tunisien: «J’ai pris contact avec M. Mongi Hamdi, se trouvant actuellement à New York – en compagnie du Premier ministre Mehdi Jomaâ qui, me semble-t-il, est en train de faire un casting à l’étranger et qui, à mon avis, devrait plutôt rentrer au pays, toutes affaires cessantes– et notre ministre des Affaires étrangères n’a pas été capable de confirmer ou d’infirmer cette information sur l’exécution de nos confrères Chourabi et Guetari». Pour Sofiane Ben Farhat, il y a une urgence absolue, il y a le sort de deux citoyens tunisiens qui est sérieusement menacé et tous les autres dossiers devraient passer au second plan: «La présidence de la République également devrait, elle aussi, faire entendre sa voix. Des enfants de la Tunisie ont été pris en otages par des terroristes et nous sommes sans nouvelles sur leur sort depuis pas mal de temps. M. Mongi Hamdi a pris contact avec l’un des nombreux gouvernements libyens pour m’avouer qu’en définitive qu’il n’a obtenu aucune information là-dessus et il m’a prié de ne pas me montrer très critique à l’égard des autorités libyennes». Et notre confrère de s’emballer face à cette timidité de la diplomatie tunisienne: «Dans cette affaire, nous critiquerons tout monde – y compris, et peut-être même en premier lieu, les autorités tunisiennes qui n’ont pas su prendre les mesures nécessaires. Nous aurions pu, d’une manière ou d’une autre, exercer une certaine pression pour faire parvenir notre message. La fermeture des frontières est une des décisions à prendre. La Tunisie offre asile à plus de deux millions de citoyens libyens – ce sont nos frères et ils sont les bienvenus chez nous. Il y a parmi ces réfugiés libyens des terroristes qui sont en train de se faire soigner chez nous et des responsables de partis libyens viennent leur rendre visite dans des cliniques tunisiennes. La Tunisie est devenue un sanctuaire pour ces gens-là… Cela a été le cas sous les gouvernements de la Troïka et ceci s’est poursuivi sous le gouvernement de Mehdi Jomaâ». Plus accusateur, Sofiane Ben Farhat s’étonne que les partis politiques, la présidence de la République et Ennahdha aient réagi quasi-instantanément pour déplorer la fusillade qui a décimé le journal satirique français ‘‘Charlie Hebdo’’ mais que, sur le dossier de Chourabi et Guetari, il y ait une «absence totale de réaction de toutes ces parties». Encore plus assassin, Sofiane Ben Farhat tire une dernière flèche: «Il n’y a pas d’hommes ni de femmes à la tête du gouvernement tunisien! Sur ce dossier, précisément, il y a eu laxisme. Je souhaite que nos responsables mettent fin à leurs tournées de casting à l’étranger et de tourisme diplomatique, qu’ils sortent de leur silence sur cette affaire et qu’ils abandonnent la mollesse dont ils ont fait preuve dans le traitement du dossier libyen. Car nous avons les moyens de faire pression et de faire entendre notre voix!» Marwan Chahla |
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