L’émission, diffusée jeudi 8 janvier 2015, a repris une vidéo émise par le ministère de l'Intérieur dans laquelle 3 présumés meurtriers avouent l’assassinat du policier Mohamed Ali Charaâbi, dans la nuit du samedi 3 janvier 2015, à El-Fahs (Zaghouan).

La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) a jugé que cette vidéo porte atteinte à la présomption d'innocence, garantie par la constitution tunisienne et les traités internationaux relatifs aux droits de l'homme.

Dans un communiqué publié lundi 12 janvier 2015, l’instance de régulation audiovisuelle appelle également la chaine à retirer la vidéo de ses réseaux sociaux. Rappelons que Sofiane Selliti, porte-parole du ministère public auprès du tribunal de première instance de Tunis, a déclaré, mercredi dernier, que la diffusion de cette vidéo est formellement interdite, parce que l’enquête judiciaire est en cours.

Sa position a, d’ailleurs, été soutenue par Me Ghazi Mrabet, qui a sévèrement critiqué la diffusion de la vidéo et noté dans un post Facebook : «Au-delà de la présomption d'innocence et du secret de l'instruction en cours pour une affaire aussi importante, montrer des inculpés effrayés, menottés et à visages découverts touche à la dignité humaine et laisse planer le doute sur les conditions de la tenue d'un procès équitable. Si on ajoute à tout cela le fait que la vidéo montre un agent de la gendarmerie mais également l'un des inculpés toucher de leurs mains nues une pièce à conviction saisie (un couteau), nous entrons réellement dans le tragi-comique».

Y. N. M.

Illustration: L'un des présumés assassins, Houssem Ben Zid montré dans la vidéo.