L’image atroce des traces des coups de fouets sur le dos du blogueur Raef Badaoui, qui a demandé plus de liberté en Arabie saoudite, fait couler beaucoup d’encre.
La monarchie pétrolière, qui a condamné l’attaque terroriste contre ‘‘Charlie Hebdo’’, le 7 janvier 2015, en France, a infligé, 2 jours après, après la prière du vendredi, 50 coups de fouets à l’animateur du site web ‘‘Liberal Saudi Network’’, lauréat du Prix Reporters Sans frontières (RSF) en 2014. Raef Badaoui (30 ans) a été conduit devant la mosquée Al-Jafali à Djeddah, ligoté à un poteau, le dos tourné à une mare humaine assistant silencieusement au châtiment. Le militant saoudien des droits de l'homme avait été condamné à 10 ans de prison et 1.000 fouets repartis sur 20 semaines, pour «violation des principes islamiques et diffusion d'idées libérales». En fait, il a critiqué sur son site plusieurs dignitaires religieux du royaume, notamment le grand mufti. L'accusation d'apostasie, qui avait été avancée au début et pouvait entraîner la peine de mort, a heureusement été abandonnée. Le blogueur a aussi été accusé d'avoir désobéi à son père – un crime en Arabie saoudite. L’Arabie saoudite, royaume de l’obscurantisme drapé dans l’hypocrisie, a pourtant présenté ses condoléances au peuple français et fermement condamné l’attaque terroriste contre ‘‘Charlie Hebdo’’. «Il s’agit d’un acte lâche, rejeté par l’islam et par les autres religions», a déclaré Riyad. Que faut-il croire les paroles ou les actes? Z. A. |
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