Cette manipulation a valu l’interdiction, par le ministère public, de la diffusion du témoignage de Kamel Mraïhi (alias Chakif), dans l’émission ‘‘Labess’’, diffusée en différé dans la soirée du samedi 17 janvier 2015, sur la chaîne privée Al-Hiwar Ettounsi.

De son côté, Naoufel Ouertani a précisé que les déclarations de l’agent de police ont été manipulées dans la bande annonce de l’émission afin d’attirer l’audimat. Il ne s’agit que d’un simple spot de publicité pour intéresser les téléspectateurs, a-t-il expliqué.

Rappelons que l’animateur a été convoqué par la Haica, l’autorité de régulation audiovisuelle, pour présenter, samedi 17 janvier à 17H00, l’intégralité de l’enregistrement du témoignage de Kamel Mraïhi et de sa victime, un ancien membre du mouvement islamiste Ennahdha, devenus tous deux, plus tard, amis. Le journaliste se trouvant loin de Tunis, le rendez-vous avec la Haica a été reporté au lundi 19 janvier.

Naoufel Ouertani estime que la Haica est en train de jouer un rôle de censeur et de limiter la liberté de la presse. Et quelle liberté?

Dans les passages diffusés de son témoignage dans la bande annonce de l’émission, Kamel Mraïhi se présente comme un ex-tortionnaire, qui a pratiqué toutes sortes de torture dans le cadre de son travail au ministère de l’Intérieur.

La tutele n’a pas tardé à réagir en annonçant, par le biais de son porte-parole Mohamed Ali Aroui, des sanctions administratives contre l’agent qui s’est exprimé à la télévision sans demander l’autorisation de sa hiérarchie.

Le "tortionnaire" (à gauche) et sa victime.

Finalement, il s’est avéré que les «confessions» de Kamel Mraihi étaient un vrai montage bidonné par un mauvais journaliste, Naoufel Ouertani en l’occurrence, qui confond information et recherche de l’audimat et dont on ne compte plus les bides.

On se souvient du vrai faux témoignage d'un vrai faux jihadiste tunisien revenu de Syrie qu'il avait diffusé, il y a quelques mois, dans la même émission. Il avait alors plaidé la bonne foi et affirmé avoir été trompé par son "client".

Z. A.