La décision judiciaire est tombée mercredi soir : le journaliste et animateur de télévision Samir El-Wafi restera en prison et les poursuites maintenues contre lui.

Le journaliste d’Al-Hiwar Ettounsi a comparu aujourd’hui en état d’arrestation devant la 8e chambre de la cour correctionnelle de Tunis pour répondre d’une accusation de chantage sur l’homme d’affaire Hamadi Touil, en fuite en France depuis janvier 2011.

L’accusation se fonde sur un enregistrement dans lequel le journaliste négociait son aide à l’homme d’affaires moyennant finance, en évoquant ses liens avec un ministre proche des dossiers de corruption liés à l’ancien régime.

Les avocats de la défense ont demandé la libération de Samir El-Wafi, estimant que les faits reprochés à leur client ne sont pas avérés et ne suffisent pas à constituer une accusation.

Ce dernier n’a pas nié l’authenticité du document ni de son contenu. Il a cependant expliqué qu’il a accepté d’aller loin dans la négociation avec l’homme d’affaires parce qu’il tenait à réaliser avec lui un entretien télévisé, et que toute l’affaire tient de sa irrépressible volonté de réaliser ce scoop.

Les juges ne semblent pas avoir été convaincus par cette version. Ils ont estimé que l’affaire est assez grave et qu’il existe suffisamment de faits troublants pouvant fonder une poursuite pénale.

L’affaire a donc été transférée à la chambre criminelle et Samir El-Wafi a été gardé en état de détention.

Selon des sources proches de l’affaire, le dossier a révélé des complicités dans les milieux politiques, médiatiques et des affaires. Et des liens avec la gestion des biens confisqués du clan de l’ex-président Ben Ali.

«L’affaire Samir El-Wafi est la partie visible de l’iceberg. Elle va permettre de lever le voile sur d’autres affaires et d’éclabousser de nombreuses personnalités», disent ces sources.

Z. A.

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