Pour Yassine Ayari, Noureddine Ben Ticha est un «indicateur de police», Mohsen Marzouk «n’est pas un homme d’Etat» et Maya Ksouri «une vieille fille qui radote».
C’est ce qu’il a, en tout cas, déclaré, hier soir, sur Nessma TV, tout en ponctuant ses attaques en brandissant la «main de Rabaa», signe de ralliement aux Frères musulmans en Egypte. A travers ce signe, le blogueur islamiste et fervent partisan de l’ancien président provisoire de la république Moncef Marzouki, affirme exprimer une position politique, ajoutant que ce signe représente aussi, à ses yeux, le 4e anniversaire de l’assassinat, le 18 mai 2011, de son père, le colonel Tahar Ayari. Yassine Ayari s’en est pris particulièrement aux dirigeants de Nidaa Tounes, ses éternels poils à gratter, et notamment Noureddine Ben Ticha, qui était, a-t-il dit, «un indicateur de police» sous le règne de l’ex-dictateur Ben Ali, et Mohsen Marzouk, conseiller à la présidence de la république et prochain secrétaire général de Nidaa Tounes, «qui n’est pas un homme d’Etat». Bien sûr, Yassine Ayari, que l’arrogance n’a jamais étouffé, estime être suffisamment qualifié pour décider qui est homme d’Etat et qui ne l’est pas. Et puis, il aurait peut-être aimé voir s’éterniser au Palais de Carthage ses amis Samir Ben Amor, Tarek Kahlaoui et autres Imed Daïmi, des incompétents et des bras cassés comme seul M. Marzouki sait s’entourer. Dans un post sur sa page Facebook, le blogueur – qui aime se prendre pour le nombril du monde sinon sa conscience même – a exprimé sa fierté d’avoir été invité, depuis le 13 janvier 2011, par plus de 28 chaines de télévision internationales dont CNN, BBC, Al-Jazeera, Al-Arabiya, France 24, ainsi que d’autres en Finlande, en Italie et en Suède, sans compter ses passages dans les stations de radio et ses interventions dans les universités et dans certains parlements étrangers, en présence des plus hautes personnalités (sic !). Tout cela, on l’a compris, pour se plaindre de n’être pas suffisamment considéré en Tunisie. Pour preuve: il n’a jamais été invité par les chaînes publiques Watania 1 et Watania 2, ni par les chaînes privées Hannibal et Nessma. «Je suis passé seulement 2 fois sur Ettounsia (devenue Al-Hiwar Ettounsi, Ndlr). En face de moi, il y avait, une vieille fille arrivée à l’âge de la détresse psychologique (par allusion à la chroniqueuse Maya Ksouri, qui l’avait alors mis à sa place, Ndlr) et Naoufel Ouertani, qui intervenait à chaque fois et à sa manière pour faire de la propagande», a-t-il raconté. Invité par l’animateur Borhane Bsaïes, ancien propagandiste de Ben Ali recyclé par Nessma TV, pour parler des émeutes qui ont eu lieu récemment au sud de la Tunisie, le «très révolutionnaire» blogueur n’a pas cru devoir refuser cette invitation lancée par un «zilm», un contre-révolutionnaire de la première heure. «Je ne vais pas laisser le siège vide… Je vais, en tout cas, être le porte-voix de ceux qui m’ont confié cette responsabilité», a-t-il expliqué, en se prenant pour... un messager ou un envoyé spécial. Yassine Ayari au milieu des émeutiers d'El-Faouar. Il faut dire que Yassine Ayari s’était rendu récemment à El-Faouar, gouvernorat de Kébili, où il a rencontré plusieurs des manifestants ayant attaqué et incendié un poste de la garde nationale, et discuté avec eux de leurs problèmes, a-t-il dit (sic !). Il est, bien sûr, interdit de penser qu’il a contribué à attiser la colère des gens et à ajouter de l’huile sur le feu, à l’instar des autres dirigeants et partisans du Congrès pour la république (CpR). Z. A. |
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