Une dizaine de journalistes tunisiens entament depuis lundi un workshop-formation à Cardiff, capitale des Pays de Galles, sur le rôle de la presse dans la couverture des élections libres dans des périodes de transitions.
Mourad Teyeb, à Londres


Le workshop organisé par la Thomson Foundation, dans le cadre de l’European Neighbourhood Journalism Network, vise à coopérer avec des journalistes et des politiciens expérimentés afin de découvrir les techniques et les éthiques des stratégies médiatiques lors d’une élection et de les débattre avec des figures éminentes du monde des médias du Royaume-Uni tels qu’Elin Wyn, ancien chef de la planification électorale pour la BBC Wales, Mark Webster, ancien rédacteur économique et correspondant international pour les MII et ancien conseiller spécial auprès de Sir Menzies Campbell, lorsqu’il était chef des libéraux-démocrates, Nick Speed, ancien reporter politique à ITV Wales et autres Ashok Ahir, Managing Editor de la division politique à BBC Wales.

Rencontres avec les leaders des partis gallois
Le workshop se poursuit jusqu’à samedi prochain et comprendra aussi la couverture des élections de l’Assemblée nationale (parlement) galloise qui aura lieu le jeudi 5 mai.
Dans le menu du séminaire des rencontres avec des leaders des grands partis politiques gallois, des candidats aux élections législatives du 5 mai et un aperçu sur l’imposante Electoral Commission de la Grande-Bretagne ainsi que des visites aux locaux des principaux médias locaux et nationaux basés à Cardiff.
La délégation tunisienne pourra, par ailleurs, couvrir les activités médiatiques organisées par les partis politiques candidats en marge des élections de l’Assemblée nationale et observer, dans le siège du Parlement gallois, la proclamation des résultats.

L’apprentissage de la démocratie
Dans le monde arabe, il n’a jamais été question d’élections libres, pluralistes et transparentes. Des décennies de tyrannie, d’élections mascarades, de candidats uniques, de pouvoirs despotes… ne peuvent constituer une plateforme à l’initiation pour la couverture de processus démocratiques. Et en l’absence quasi-totale de tradition en la matière, aucun, même en dehors du secteur des médias, ne peut prétendre à avoir acquis la moindre expérience. D’où le besoin urgent à un effort d’apprentissage, voire de simple découverte. Et ceci ne s’applique pas uniquement aux journalistes.
Notre élite politique et intellectuelle observe le même besoin, dû à l’absence de traditions et de culture de terrain et alimenté par une soif ardente à dégoûter du pouvoir au détriment des exigences élémentaires de la pratique démocratique.