Sihem Ben Sedrine a porté plainte contre trois responsables de journaux proches de l’ancien régime, a annoncé son avocat Abderraouf Ayadi, cité par le quotidien londonien ‘‘Al-Quds Al Arabi’’.


La directrice de Radio Kalima a porté plainte contre Abdelhamid Riahi, rédacteur en chef du quotidien ‘‘Achourouq’’, Abdelaziz Jéridi, directeur de l'hebdomadaire ‘‘Al Hadath’’, et Salah Hajja, directeur du quotidien ‘‘Assarih’’, qui s’étaient illustrés, sous Ben Ali, par la publication d’articles diffamants contre les opposants à l’ancien dictateur, dont Sihem Ben Sedrine.  
Ces journalistes, qui avaient longtemps émargé sur les largesses de l’ancien régime à travers les financements publicitaires (via l’Agence tunisienne de communication extérieure, Atce) et autres facilités, continuent d’exercer comme si de rien n’était. Ils n’ont même pas demandé pardon à leurs victimes ni au peuple tunisien qu’ils ont désinformé pendant 23 ans. Ils ont simplement tourné, comme des girouettes, dans le sens du vent et tourné la veste du bon côté. Changeant le fusil d’épaule, ils ont, en quelque sorte, changé de «cibles». Ce ne sont plus les opposants à Ben Ali mais l’ex-dictateur lui-même et les membres de son clan qui ont droit aujourd’hui à leurs petites attentions.
La justice tunisienne a toujours refusé de donner suite aux plaintes déposées contre ces journalistes par des militants intègres qui ont été trainés dans la boue pour cette presse de caniveau. Elle a aujourd’hui une chance pour se racheter en faisant honnêtement son travail.

Imed Bahri