Samedi, le cheikh de l’islam souriant, qui se dit fier que ses filles se baignent en maillot de bain comme toutes les filles de leur âge, n’a pas hésité à mettre à la porte une jeune femme, Imen Hsaini, l’une des journalistes de «sa» radio. Titulaire d’un magistère es-civilisation islamique, Imen Hsaini ne plaît pas à celui qui donnait, il y a encore quelques mois, à l’insu de son plein gré, le label «halal» aux opérations de racket et de malversations de haut vol de son ex-patron, Sakher El Materi. Selon des journalistes de la radio qui ont contacté Kapitalis, la jeune femme a été contrainte à quitter le siège de la radio… par la force publique.
Ce ne sont pas tant les idées de la jeune femme sur l’islam qui posent problèmes, mais plutôt ses positions trop révolutionnaires au goût du cheikh, mystérieusement bombardé administrateur provisoire de la station après la fuite d’El Materi. Le cheikh Machfar n’a visiblement pas compris, parce que son employeur actuel, le gouvernement provisoire en l’occurrence, ne le lui a pas fait comprendre, que la situation dans le pays a changé, que son ancien protecteur, Sakher El Materi, est sous le coup de poursuites judiciaires, et qu’il doit céder bientôt la place à des jeunes plus compétents et, surtout, moins impliqués dans l’ancien système.
I. B.