Ils sont invités partout dans le monde pour parler de leur expérience de la cyber-résistance. Invités en France, les cyber-révolutionnaires tunisiens n’ont été pas avares de leurs conseils à leurs homologues français.


Pour accueillir Slim Amamou, blogueur et ancien secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, qui venaient de démissionner, Aziz Amami, lui aussi blogueur et compagnon de combat de Slim Amamou, Sofien Chourabi, journaliste et blogueur, Lamia Slim et autres Maha Issaoui, les hôtes français ont ouvert le Grand Salon de la Sorbonne, à Paris.
Une centaine de participants ont écouté religieusement les témoignages de ces martiens du Web qui ont contribué, en tapotant sur le clavier de leur ordinateur, à chasser un dictateur et à provoquer la première révolution du 20e siècle. Les jeunes cyber-activistes français étaient venus boire les paroles de leurs idoles du moment. Ils cherchaient un mode d’emploi pour la French Revolution. Ils n’ont pas été déçus. «Il faut rester sur place, lutter, continuer, crier jovialement la rébellion!», a expliqué Slim Amamou. «Ne jamais s’épuiser», a conseillé Aziz Amami. «Amener des filles avec vous», a renchéri Lamia Slim. «Penser aux réseaux sociaux», a enchaîné Sofien Chourabi. «Vivre la liberté», a conclu Maha Issaoui.
C’est si bête, il fallait juste y penser. Les internautes tunisiens l’ont fait. Ils ont eu droit à des salves d’applaudissements nourris.
Alors que leurs aînés s’étripent à propos de la date de l’élection de l’Assemblée constituante, les cyber-activistes tunisiens ont déjà enfourché d’autres chevaux, surfant sur la vague de la révolution, qui «se vend» bien à l’étranger. Pour le moment, en tout cas.

M. N.