Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) va mettre en application l'engament pris lors de son dernier congrès d’élaborer une liste noire des journalistes impliqués avec l’ancien régime.


Le Snjt a, en effet, annoncé, samedi, la création d’une commission chargée de fixer les critères pour l’établissement d’une liste noire des journalistes corrompus. Cette commission dont les travaux seront internes est composée de 10 journalistes de différentes entreprises de presse.
Des contacts ont été établis par le Snjt avec les parties concernées afin d’obtenir une copie du rapport soumis par la Commission nationale d’investigation sur la malversation et la corruption au ministère public.
Ce rapport concerne «les journalistes impliqués avec l’ancien régime et le Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd-dissous) et qui ont commis des crimes contre les journalistes, le secteur de l’information et l’ensemble du peuple tunisien». Il s’agit aussi des journalistes ayant reçu des avantages de l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce).
Les dix membres de la commission ont été sélectionnés parmi 22 journalistes candidats en tenant compte de leur expérience professionnelle, leur crédibilité, leur compétence et leur intégrité. Il s’agit aussi de journalistes qui n’ont pas participé au putsch d’août 2009 contre le bureau légitime du Snjt.
Il ne s’agit pas, on s’en doute, de lancer une chasse aux sorcières, mais d’aider l’opinion publique à identifier les journalistes ripoux qui ont soutenu activement, et de manière volontaire et intéressée, l’ex-président à asseoir sa dictature atroce. Ces journalistes qui ont fait leur miel sur le dos du peuple, qui ont utilisé leurs plumes pour diffamer les opposants, pour désinformer l’opinion publique et faire l’éloge du dictateur, de son clan et de ses serviteurs zélés au sein de l’Etat doivent être démasqués. Ils doivent aussi faire amende honorable et demander pardon à leurs concitoyens pour l’ensemble de leur œuvre ignoble.

 

I. B. (avec Tap)