«Reporters sans frontières (Rsf) œuvrera à aider techniquement, financièrement et politiquement les journalistes et les médias tunisiens, en particulier ceux de l’intérieur du pays».
Cette déclaration a été faite, mercredi, par le secrétaire général de l’organisation mondiale de défense de la liberté de presse, Jean-François Julliard, à l’occasion de l’inauguration de son bureau permanent à Tunis.
Beaucoup reste encore à faire
Le bureau de Rsf va coopérer avec les associations et organisations de défense de la liberté de la presse en Tunisie pour dénoncer toute violation des droits des journalistes tunisiens, a ajouté M. Julliard.
Tout en se félicitant de la «nouvelle ère de liberté d’expression en Tunisie», M. Julliard n’a pas manqué de souligner que «plusieurs mesures restent à accomplir, telles que la réforme de la loi, la formation des journalistes, la mise en œuvre de véritables instances de régulation des médias et l’octroi de licences et autorisations aux nouveaux médias».
M. Julliard a rappelé, à cette occasion, les relations particulièrement tendues entre l’organisation et l’ancien régime, qui se sont traduites notamment par le refoulement et l’expulsion de ses membres à chaque fois qu’ils désiraient venir en Tunisie pour dévoiler la censure et la pression exercées sur les journalistes et les médias indépendants. En dépit des entraves mises par Ben Ali et ses collaborateurs, l’organisation a pu garder des liens solides avec les journalistes tunisiens agressés et a souvent désigné des avocats pour protéger leurs droits ou les défendre devant les tribunaux.
Soutien aux nouveaux médias
Pour accompagner les journalistes tunisiens dans le processus de transition vers la démocratie, dans lequel ils devraient jouer pleinement leur rôle de contre-pouvoir, Rsf s’est engagée à soutenir les nouveaux médias, créés après la révolution, en les dotant d’équipements journalistiques de pointe.
M. Julliard est à la tête de Rsf depuis 3 ans. Il a remplacé Robert Ménard, fondateur de cette Ong en 1985, qui s’est illustré par son militantisme en faveur de la liberté de la presse en Tunisie.
I. B.