Neuf mois après la chute de l’ancien régime, ce sont toujours les médias «de» Ben Ali qui profitent de la publicité publique. Les nouveaux journaux sont écartés… Merci la révolution !
Cette vérité saute aux yeux. Il suffit de feuilleter les journaux pour remarquer que la publicité publique est toujours réservée aux médias qui ont auparavant œuvré pour le maintien de Ben Ali au pouvoir. Autrement dit, ce sont les médias qui ont tiré le pays vers le bas et causé tant de dégâts qui profitent aujourd’hui de la fin du régime qui les a créés et laissés prospérer sous son aile et grâce à ses générosités bien ordonnées.
Les nouveaux journaux, nés après le 14 janvier, risquent de ne pas entrer dans leurs frais et de mettre bientôt la clé sous le paillasson. Il y a à peine deux mois, le journal ‘‘Al Oula’’ a tiré la sonnette d’alarme. Son directeur a même organisé une conférence de presse et soulevé ce problème de deux poids deux mesures. En vain. Le gouvernement fait la sourde oreille. Ce problème a été évoqué par Kamel Lâabidi, président de l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (Inric), lors de la rencontre des membres de l’Instance, mardi, avec Foued Mebazâa, président par intérim.
«Les nouveaux journaux sont toujours privés de la publicité publique et rencontrent aujourd’hui des obstacles alors que les anciens journaux ayant travaillé pour le clan Ben Ali continuent à profiter comme au temps de l’ancien régime», a-t-il expliqué, en rappelant que l’Inric avait adressé une lettre au Premier ministre par intérim lui demandant d’intervenir auprès des entreprises publiques pour qu’elles soient plus justes dans la répartition de leur enveloppe de publicité.
Imed Bahri