Il ne se passe pas une semaine sans qu'il se passe quelque chose à Dar Al Anwar. Mardi, deux journalistes ont entamé une grève de la faim.


Mis à la porte après un an de travail, les deux confrères ont un sentiment d’injustice très fort. Ils ont commencé par faire un sit-in dans la réception du siège du groupe de presse, sis au 25 avenue Jean Jaurès de Tunis, avant d’entamer une grève de la faim.

Ils ont pu discuter avec Saïda Amri (patronne de Dar Al Anwar depuis la mort de son défunt mari Slaheddine El Amri) mais la négociation n’a pas abouti. L’ex-secrétaire devenue l’épouse du fondateur du plus important groupe de presse privé en Tunisie, puis sa riche héritière, est restée intraitable. Elle refuse de régulariser la situation de Wafa Boujmil et Salah Jâafar, qu’elle a employés pendant un an, qui plus est sans contrat, au mépris de la loi, avant de les jeter comme un kleenex.

 

Wafa Boujmil (à Dar Al Anwar depuis le 5 octobre 2010) s’attendait à une titularisation imminente lorsque la décision de Mme Amri est tombée. Elle serait renvoyée pour incompétence. Découverte assez tardive, sachant que, selon la convention collective, la période de stage avant recrutement ne saurait dépasser 6 mois (deux fois 3 mois).

Hier, dans la soirée, Dr Faouzi Charfi et Najoua Makhlouf, médecin et membre du comité de la Femme travailleuse au sein de l’Union générale tunisien du travail (Ugtt), se sont rendus sur les lieux et ont ausculté Melle Boujmil, diabétique et qui refuse d’absorber ses médicaments. Son état de santé était jugé inquiétant, selon l’un des membres du Syndicat de Dar Al Anwar.

Selon nos sources, l’administration a remplacé la journaliste Wafa Boujmil par un ancien agent de l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce), celle-là même qui arrosait les médias tunisiens et étrangers par l’argent de la publicité des entreprises publiques, en contrepartie de la diffusion de la propagande de l’ancien régime.

Mme Amri a épousé en secondes noces, Abdeljelil Messaoudi, journaliste de son état, et ancien cadre du Rcd dissous. Au lendemain de la révolution, il sommait, dans une déclaration à ''Libération'', les Tunisiens de choisir entre le Rcd et... les islamistes. Les Tunisiens ont fait leur choix.

Z. A.