Le Premier ministre a rappelé, jeudi à Tunis, à l’ouverture du 4e Forum des leaders de médias d'Afrique (Amlf) qu’avant le 14 janvier, il n’y avait «qu’un parti unique et une presse unique».


Selon Beji Caid Essebsi, ce paysage médiatique a aujourd’hui changé. Il jouit d’une grande liberté, «de trop de liberté parfois», a-t-il ajouté. Et d’enchaîner :

«Préserver la liberté est plus difficile que de l’arracher», soulignant qu'après le 14 janvier, le paysage médiatique tunisien s'est considérablement enrichi, citant le lancement de nouvelles télévisions et de radios et le foisonnement de journaux.

La difficulté de gouverner après la dictature

A l’occasion, M. Caïd Essebsi a souligné la nécessité de renforcer la liberté de la presse, eu égard au rôle crucial que joue ce secteur au service des citoyens, en permettant de diffuser l’information au grand public et de dissiper les ambiguïtés.

Evoquant la question de financement des médias, le Premier ministre du gouvernement de transition a reconnu l’existence de problèmes financiers dans ce secteur, mais ces problèmes «ne peuvent en aucun cas affecter l’intégrité et l’objectivité des médias qui ne doivent dire que la vérité», a-t-il estimé. «Gouverner le pays après 23 ans de dictature, est une mission très difficile, a soutenu M. Caïd Essebsi, évoquant à ce propos l’énorme disparité entre les régions avec notamment près de 700.000 chômeurs dont 200.000 diplômés du supérieur ayant une formation non adaptée au marché de l’emploi».

Selon lui, «la Tunisie, berceau du printemps arabe, est parvenue à surmonter diverses difficultés et évoluer vers un meilleur avenir en organisant les premières élections libres, transparentes et démocratiques de son histoire donnant ainsi l'exemple aux autres pays vivant un processus de transition démocratique similaire. Avec l’élection de l’Assemblée constituante et la prochaine composition d’un nouveau gouvernement, nous avons le privilège de donner l’exemple de partir au bon moment et de ne plus s’accrocher au pouvoir», a dit M. Caïid Essebsi.

Les travaux de la 4ème édition du Amlf, organisée par l’Initiative pour les médias d’Afrique» (Ami), se poursuivent vendredi sur le thème : «Quel avenir pour les médias traditionnels».

I. B. (avec Tap).