Sur le bureau du juge d’instruction, des dossiers de la défunte Agence tunisienne de communication extérieure (Atce). Des responsables du système de propagande seront bientôt traduits devant le tribunal.
Les dossiers sont pour le moment scellés. Mais on parle déjà d’au moins une trentaine de journalistes, directeurs de journaux et autres représentants de l’Atce à l’étranger – dont des femmes – corrompus et grandement impliqués. On parle aussi de sommes d’argent exorbitantes dépassant l’imaginaire.
Chaque année, des milliards partaient en fumée et étaient dilapidés pour soi-disant soigner l’image de la Tunisie dans les pays arabes, européens et même aux Etats Unis. Quelques-uns recevaient souvent sur leurs comptes personnels des virements et aucun compte rendu n’a figuré dans la comptabilité.
«C’est de fil en aiguille qu’on a pu mener notre enquête. La justice doit dire son mot sur ceux qui ont tendu la main aux gens de l’Atce», affirme une source officielle. Et d’ajouter qu’actuellement, certains des journalistes impliqués s’attaquent via des réseaux sociaux à leurs confrères réputés intègres et dignes et qui étaient victimes de l’ancien régime et ont, tant de fois, risqué leur liberté voire leur vie.
«Les listes noires qui circulent actuellement sur les réseaux sociaux sont des fausses et nous sommes en train d’enquêter sur leur origine, et tous ceux qui sont derrière n’échapperont pas à la justice. Nous avons déjà des traces... Quant à la réconciliation ! Ces journalistes, qui s’affichent et exercent aujourd’hui comme si de rien n’était, seront traduits devant la justice et doivent payer leur dette envers ce peuple, selon la gravité de leurs délits. Qu’ils commencent déjà par rendre l’argent à l’Etat..., puis qu’on efface tout pour mieux rebondir», selon une même source du tribunal.
I. B.