Après avoir publié un démenti concernant une fausse liste noire établie par des anonymes et accusant même des journalistes parmi les plus dignes du pays, le Snjt s’est enfin décidé à établir la sienne.


La fausse liste noire a été publiée par des manipulateurs et a circulé sur les réseaux sociaux, accusant même certains des journalistes parmi les plus dignes du pays. Il fallait mettre fin à ces pratiques qui cherchent à créer un écran de fumée qui permette aux vrais journalistes ripoux, que tout Tunis connaît, de se cacher dans la cohue. Il fallait réagir pour tout mettre au clair.

Dans un communiqué rendu public, samedi, le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a indiqué que la liste noire comprendra les noms des journalistes impliqués avec le régime du président déchu qui ont recouru à des méthodes inavouées attentatoires au secteur et à plusieurs militants.

D’un autre côté, le communiqué précise que les membres de la commission chargée d’établir cette liste ont tenu plusieurs réunions. Ils ont convenu d’élargir leurs travaux conformément aux échéances de la révolution du peuple tunisien et aux exigences de la justice transitionnelle en les plaçant sous le signe de la «vérité et de l’équité dans le secteur de l’information afin d’établir la liste noire et élaborer un livre blanc sur 23 ans d’information au service de la dictature». L’objectif de cette commission relevant du Snjt est de rétablir la vérité et non de se placer en justicier dans la lutte contre la corruption et les corrompus. Les trois sous-commissions précitées sont comme suit :

- la sous-commission sur la corruption dans le secteur de l'information. Sa mission consiste à fixer la liste des journalistes corrompus en relation avec les services de l’ancien régime et de publier la liste des journalistes «mounachidins», ainsi que la liste des médias corrompus qui ont violé la déontologie de la profession et les droits des journalistes. Elle établira, également, les noms des journalistes et des parties impliquées dans le «putsch» orchestré contre le bureau exécutif du Snjt en 2009 ;

- la sous-commission d’enquête sur les archives de l’information. Sa mission consiste à détecter toutes les violations commises par les médias et les journalistes contre leurs collègues, les militants politiques, les syndicalistes et les intellectuels, en se référant aux archives de la presse écrite et audio-visuelle ;

- la sous-commission d’audition. Elle a pour mission d’auditionner les journalistes qui ont nui à leurs collègues ou à la vérité en général et de collecter des témoignages et des doléances émanant de l’intérieur du secteur ou de l’extérieur sur les méthodes utilisées en vue de museler les journalistes ou des dépassements médiatiques ayant ciblé une personne ou un groupe.

Les membres de la commission d’établissement des critères de la liste noire des journalistes ont convenu d’adresser, au nom du Snjt, des messages au ministre de l’Intérieur, aux Archives nationales et aux responsables des médias audio-visuels tunisiens afin de leur demander de faciliter le travail des membres de la Commission en leur fournissant les archives nécessaires.

I. B. (avec) Tap.