L’ancien ministre de l’Information et ancien directeur de l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce) a été interrogé de nouveau, jeudi, par le juge d’instruction. Et laissé libre.


Ce n’est pas la première fois depuis le 14 janvier que le juge de la 12ème Chambre du tribunal de première instance convoque Oussama Romdhani pour qu’il s’explique sur des dépassements commis par l’ancien régime. Hier, le juge l’a entendu à propos du rapport publié par la Commission nationale d’investigation sur la corruption et les malversations (Cnicm) sur l’Atce qui a dévoilé à l’opinion publique les noms d’une partie des «collabos» de Ben Ali dans le domaine des médias, en Tunisie et à l’étranger. Ces collabos étaient payés grassement par l’Atce pour qu’ils redorent l’image de Ben Ali, défendent son régime et attaquent ses opposants.

Après avoir entendu M. Romdhani, le juge l’a laissé libre, mais avant de quitter le tribunal, il a dû remplir la fiche anthropométrique.

Il y a deux jours, le patron de Hannibal TV a été entendu, à son retour, pour avoir bénéficié de largesses de l’Atce. Auparavant, Nabil Karoui, patron de Nessma TV, avait été lui aussi interrogé par le juge. Il semble que plusieurs directeurs de journaux figurant sur la liste présentée par la Cnicm vont passer bientôt devant les juges.

Les Tunisiens ont le droit de savoir, loin de tout esprit de vengeance, comment le système de propagande de Ben Ali fonctionnait, qui en bénéficiait et dans quelles poches sont allées les centaines de millions de dinars dilapidées chaque année par la tristement célèbre Atce.

Si une partie de ces sommes étaient restituées aux Tunisiens, cela aiderait à trouver du travail et des revenus à des milliers de Tunisiens dans les régions défavorisés.

Z. A.