La première radio franco-arabe en termes d’audience à Lyon a organisé, samedi, une soirée spéciale «17 décembre 2010» commémorant le début de la révolution tunisienne. Kapitalis y était…

Par Jamel Dridi, correspondant en France


 

Comment l’acte de Mohammed Bouazizi a-t-il pu avoir de telles conséquences ? Quels furent le rôle et le poids des médias dans le résultat des élections du 23 octobre 2011 ? Quels rôles ont joué les différentes Kasbah dans le processus démocratique ? La démocratie est-elle irréversible en Tunisie ?

Une liberté de parole retrouvée

Voici quelques-unes des nombreuses questions qui ont été posées aux invités tunisiens de Radio Salam ce samedi 17 décembre. Les débats étaient animés et engagés, preuve que la liberté de parole est aussi revenue parmi les Tunisiens de France. Ainsi des sujets qui, par peur, n’auraient pas été abordés sous l’ancien régime, étaient évoqués.

Entre chants révolutionnaires tunisiens et musiques diverses, notamment celle de Bendirman, les auditeurs aussi apportaient leur éclairage sur la situation tunisienne, montrant une fois de plus que, tout en étant en France, une partie d’eu- mêmes reste toujours «branchée» sur la Tunisie.


Les Tunisiens de France de battent de la révolution tunisienne

Les deux heures qu’a duré l’émission furent trop courtes à la vérité. Les intervenants n’avaient pas toujours assez de temps pour développer leurs arguments et traiter dans le fond des sujets qui auraient pu faire, à eux seuls, l’objet de toute une émission.

Mais ce qui a été le plus surprenant, c’est l’excellente connaissance, en temps réel, de la situation politique et sociale tunisienne tant par les intervenants que par les auditeurs. Qui a dit que les Tunisiens ne s’intéressaient pas à la politique ?

S’il y a eu quelques points de divergences notamment sur le rôle et l’apport de tel homme politique ou tel autre à la Tunisie durant son gouvernement de transition et sur la présence probable dans le futur gouvernement (conduit par Hamadi Jebali) d’anciens éléments du régime de Ben Ali, tous les acteurs de cette soirée ont conclu l’émission en félicitant sincèrement la bravoure, l’abnégation et le sens civique du peuple tunisien.

La communauté tunisienne de Lyon en verve

Au-delà de cette émission radio, il est à noter que depuis le 14 janvier 2011, la communauté tunisienne lyonnaise retrouve des couleurs et sort peu-à-peu de la longue léthargie dans laquelle elle était confinée du temps de l’ancien régime.

D’ailleurs, un collectif d’associations tunisiennes très différentes se réunit désormais régulièrement pour proposer et mettre en place des actions pour aider la Tunisie. Sans en dévoiler le menu, on peut d’ores et déjà dire qu’une journée riche en événements sera proposée le 14 janvier 2011 (débats, rencontres, spectacles, repas, etc.) à la communauté tunisienne lyonnaise afin de marquer l’anniversaire du départ du dictateur Ben Ali.

Les participants à l’émission sont Fethi Dassi, militant associatif et tête de liste du Mouvement du peuple unioniste progressiste sur France Sud lors de l’élection de l’Assemblée constituante, Salima Ouertani, militante associative et candidate sur la liste ‘‘Allons de l’avant’’, liste indépendante lors des mêmes élections, Lotfi Sassi, porte-parole du Congrès pour la république (Cpr) pour le sud de la France, Foued Aziz, militant associatif et membre actif du parti Ennahdha, et Kamel Hnihina, avocat du barreau de Tunis.