Sofiène Ben Hamida, journaliste à Nessma TV, agressé lors du rassemblement, mercredi devant le ministère de l’Intérieur, accuse des militants du parti Ennahdha, qui a démenti catégoriquement.


«J’ai été agressé physiquement par des personnes venues soutenir le ministre de l’Intérieur. Il s’agit des militants d’Ennahdha qui portent le gilet avec le logo du parti», a expliqué la victime. Et d’ajouter que cette agression le vise en personne en raison de ses positions. Et que cette agression, selon lui, est une attaque contre la liberté d’expression et d’opinion, ainsi que contre Nessma TV, réputée pour ses positions libérales et modernistes.

Cette agression a été dénoncée immédiatement par le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), l’Institut arabe des droits de l’Homme (Iadh), l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), ainsi que par Kamel Labidi, président de l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (Inric).

Selon Zied El Heni, membre du bureau exécutif du Snjt, qui était présent au moment des faits, «le syndicat condamne fermement cette attaque barbare et la considère comme une bêtise qui s’ajoute à d’autres idioties ciblant les journalistes et la liberté d’information». Notre confrère, interviewé par l’agence Tap, précise que le Snjt ne va pas se taire, ne reculera pas et prendra les mesures nécessaires pour aider à libérer les médias.

Cette agression est intervenue deux jours après la manifestation de centaines de journalistes devant le palais du gouvernement à la Kasbah pour protester contre la nomination, par le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, issu d’Ennahdha, de nouveaux responsables à la tête des principaux médias publics. Les journalistes ont vu dans cette décision une volonté du nouveau gouvernement de contrôler directement les médias publics.

Z. A.