Les 3 journalistes du quotidien arabophone ‘‘Ettounissia’’, arrêtés mercredi, sur ordre du ministère public, seront entendus par le juge, jeudi à 15 heures. Le monde des médias est scandalisé.


Les confrères ont commis l’erreur impardonnable de publier, sur la Une de leur numéro du mercredi, la photo d’un mannequin à demi nue.

Les journaux du monde entier ont relayé l’information. Et à chacun son commentaire à propos de l’avenir de la liberté d’expression dans la Tunisie post révolutionnaire.

En cette période de transition, les médias tunisiens avouent qu’ils ont parfois commis des bêtises et qu’ils n’ont pas été toujours professionnels et impartiaux, mais ils estiment aussi qu’ils sont en train d’apprendre le métier, après deux décennies de contrôle et de censure.

Les trois journalistes d’‘‘Ettounissia’’ ont peut-être surestimé l’ouverture d’esprit de leurs concitoyens, y compris au sein de la magistrature, mais de là à être arrêtés et déférés devant le juge, c’est un peu trop.

Depuis le matin, deux représentants du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) se trouvent devant la 15ème chambre du tribunal de première instance de Tunis où vont comparaître Nasreddine Ben Saïda, directeur du journal, son rédacteur en chef, Habib Guizani et le journaliste Mohamed Habib Hidri.

Après avoir condamné le journal qui n’a pas respecté l’éthique du métier, le Snjt a rendu public un autre communiqué. Pour dénoncer cette nouvelle pratique contre les médias.

Z. A.