La Fédération internationale des journalistes (Fij) a exprimé sa profonde inquiétude suite a l’incarcération du directeur du journal ‘‘Ettounissia’’ mettant en garde contre ses conséquences sur la liberté de la presse en Tunisie.


Dans un fax adressé au nom du président de la république, du chef du Gouvernement et du président de l’Assemblée constituante, via l’ambassade de Tunisie à Bruxelles, la Fij informe qu’elle suit attentivement l’évolution de l’affaire du journal ‘‘Ettounissia’’ et se joint à l’appel fait par le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) dans le but d’exiger la libération immédiate du directeur du journal, Nasreddine Ben Saïda, qui a débuté dès le 18 février une grève de la faim illimitée pour protester contre sa détention.

La Fij estime que l’emprisonnement d’un journaliste pour la publication d’une photo est une sanction disproportionnée et inadmissible. Selon le communiqué, l’article du code de la presse, entré en vigueur en novembre 2011, stipule clairement l’abolition des textes précédents tels que l’article 121 mis en place par le régime de Ben Ali.

D’autre part, la Fédération internationale des journalistes appelle le gouvernement de Jebali  à prendre ses responsabilités et activer les lois relatives à la liberté de la presse en Tunisie, notamment le décret 115 relatif au nouveau Code de la presse et le décret 116 relative à la mise en place de la Haute autorité indépendante pour la communication audio-visuelle (Haica), publiés le 2 novembre sur le Journal officiel de la république tunisienne (Jort).

Dans le même contexte, la Fij affirme son engagement pour le lancement d’une campagne  de solidarité internationale via ses affiliés dans plus de 150 pays dans le monde, jusqu’à la libération de Nasreddine Ben Saïda.

La fédération internationale est l’organisation mondiale représentant plus de 600.000 journalistes dans plus de 150 pays dans le monde.

Le quotidien arabophone ‘‘Ettounissia’’ a reproduit mercredi dernier à la «Une» une photo montrant le footballeur tunisien Sami Khedhira, posant avec sa compagne, nue dans ses bras.

Arrêtés le jour même pour «atteinte aux bonnes mœurs», le directeur de ce journal, le rédacteur en chef et un journaliste avaient été interrogés le lendemain par un juge d'instruction au tribunal de première instance de Tunis qui avait décidé de maintenir le directeur en détention et de libérer les deux autres journalistes. Le rédacteur en chef et le journaliste ont été libérés le lendemain, mais le directeur a été maintenu en détention. Son procès s’ouvre jeudi.

Sofien Ben Nejima