Le directeur du journal ‘‘Ettounissia’’, Nasreddine Ben Saïda, a été libéré jeudi. En détention depuis la mi-février, son procès est reporté au 8 mars prochain.
Après avoir examiné l’affaire, le juge de la 8ème Chambre criminelle au tribunal de première instance de Tunis a remis en liberté Nasreddine Ben Saïda, en détention depuis le 15 février, pour avoir publié, sur la Une du 51e n° de son quotidien arabophone, une photo jugée «immorale». Durant sa détention d’une semaine, M. Ben Saïda a entamé, samedi, une grève de la faim.
Pour le soutenir, plusieurs de ses confrères, sentant le secteur de l’information menacé, se sont déplacés aujourd’hui au tribunal pour assister à l’audience.
Mercredi, un collectif de 19 Ong a condamné l’arrestation du directeur du journal, considéré comme premier prisonnier politique de la Tunisie post-révolutionnaire.
Selon les Ong signataires d’une déclaration commune, il s’agit d’une atteinte à la liberté d’opinion et d’expression et d’une violation flagrante des principes de la révolution de la liberté et de la dignité. Et d’exprimer leur «refus catégorique de l’emprisonnement des journalistes dans des affaires de délits de presse, d’édition, d’impression et d’opinion».
Le collectif, qui a condamné toute décision pour arrêter et traduire en justice des journalistes en vertu des dispositions du code pénal, a appelé à l’application du décret-loi n°115 de l’année 2011, relatif à la liberté de presse, d’impression et d’édition.
Jeudi matin, un appel a été lancé à tous les journalistes pour afficher un bandeau noir avec l’inscription «Non à l’emprisonnement des journalistes».
L’emprisonnement de M. Ben Saïda a été condamné par plusieurs partis. Plusieurs journaux du monde ont relayé l’information, condamné l’arrestation du directeur d’‘‘Ettounissia’’ tout en exprimant leur inquiétude à propos de la liberté d’opinion et d’expression en Tunisie.
Mercredi soir, c’est le gouvernement de l’Allemagne fédérale qui a exprimé, dans un communiqué, son inquiétude quant à la liberté de la presse en Tunisie.
I. B.