Les journalistes africains condamnent fermement la répression soutenue contre le droit des journalistes à la liberté d’expression et à la liberté de réunion suite à des attaques physiques contre des journalistes tunisiens et les manifestants.
Le lundi 9 avril, des centaines de Tunisiens, y compris les journalistes, sont descendus dans les rues pour célébrer la Journée des Martyrs sur l’avenue Habib Bourguiba, en dépit de l’interdiction de protester sur cette rue, annoncée à la fin du mois dernier par le ministère de l’Intérieur. La manifestation était contre les politiques du gouvernement dominé par Ennahdha, y compris une interdiction récente de protestations dans la capitale. Les journalistes ont été agressés physiquement, les manifestants matraqués et bombardés de gaz lacrymogènes par les forces de sécurité, note dans un communiqué la Fédération des journalistes africains (Faj), l’organisation régionale africaine de la Fédération internationale des journalistes (Fij), qui représente plus de 50.000 journalistes dans 40 pays en Afrique.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), affilié de la Faj, a condamné la répression violente et a appelé à un boycott des activités du ministre de l’Intérieur Ali Lârayedh. «Les attaques ciblant les journalistes menacent la liberté d’expression et ont tendance à dépouiller les citoyens de leur droit d’avoir accès à l’information», a déclaré le comité exécutif du Snjt.
Zied El-Heni, membre du Comité directeur de la Faj, et membre du bureau exécutif du Snjt, a été agressé physiquement au cours de ces manœuvres du gouvernement pour réprimer les manifestants pacifiques.
«L’utilisation effroyable de la violence par les forces de sécurité contre les journalistes et de manifestants pacifiques lors d’une journée destinée à célébrer le jour de martyr est une violation inacceptable des droits fondamentaux des Tunisiens, y compris la liberté d’expression et de réunion», a déclaré Omar Faruk Osman, président de la Faj. «Les journalistes continuent de souffrir de harcèlement et des agressions».
Faj est particulièrement préoccupé par l’utilisation de la violence policière contre les journalistes, ce qui est totalement à l’encontre de l’engagement pris par le ministère de l’Intérieur, le 7 mars, de l’application de la loi et le respect des libertés et des droits civils du peuple tunisien. Le Snjt affirme qu’au moins 14 journalistes ont été violentés et battus.
«Ces attaques contre les journalistes et les manifestants ne sont pas en harmonie avec les valeurs de la révolution et sont conçus pour violer la loi tunisienne, en théorie et en pratique, et les droits fondamentaux des Tunisiens», a ajouté Osman. «Parrainée par le gouvernement la violence politique en Tunisie est une maladie grave et doit être étudié».
La Faj exprime sa solidarité au Snjt et soutient pleinement la lutte du syndicat pour le plein respect des libertés indispensables et les droits des journalistes. «Nous appelons les autorités tunisiennes à mettre un terme à ces agressions ciblées sur les journalistes».
Source: Site de l’Ifj.