«Urgent: A vendre la chaîne de télévision nationale 7. Prière s’adresser aux sit-inneurs», lit-on dans l’affiche hissée lundi devant le siège de la Télévision nationale, une provocation qui a conduit à des accrochages entre journalistes et sit-inneurs.
Les journalistes, ne pouvant plus accepter l’humiliation par des personnes qui n’ont rien à voir avec le secteur, ont tenté de décrocher l’affiche. Et c’est ainsi que des accrochages ont eu lieu entre les deux parties. Les sit-inneurs, proches du parti Ennahdha (au pouvoir), qui campent là depuis le 2 mars pour dénoncer ce qu’ils appellent «Îlam El-Âr» (l’information de la honte), insultent les journalistes et les traitant de tous les noms. La télévision nationale appartient au peuple et il est de leur droit de faire entendre leur voix, disent-ils. L’un d’eux a voulu même entrer à l’intérieur de la bâtisse, mais pour éviter que ça se corse, des agents de la sécurité l’en ont empêché.
La colère, déjà à son comble, continue de monter d’un cran et l’ambiance est électrique au quartier Notre-Dame, sur les hauteurs du Belvédère, à Tunis.
L’information, partagée actuellement sur les réseaux sociaux, alimente un vif un débat entre les internautes. Les uns sont favorables au projet du gouvernement Ennahdha de privatiser la télévision nationale Al Watanya 1 et 2, afin d’offrir, dit-il, une meilleure qualité d’information aux téléspectateurs. Les autres rejettent avec force cette idée du parti Ennahdha, déjà défendue par Rached Ghannouchi et Amer Laârayedh, et avertissent le gouvernement contre la mise en route d’un tel projet, qui traduirait sa volonté d’imposer son contrôle direct sur les médias, pour qu’ils couvrent davantage les informations de ses activités.
Cette proposition des Nahdhaouis a été dénoncée par plusieurs représentants du monde des médias, de la politique et de la société civile, y voyant une manœuvre visant à instaurer un journalisme pro-gouvernemental et non impartial.
La question est loin d’être réglée…
Z. A.