Quatre directeurs de radios publiques ont publié, mardi après-midi, un communiqué à l’opinion publique, relatif aux conditions de nomination du nouveau directeur général de l’Etablissement de la radio nationale.
Le communiqué, dont nous reproduisons ci-dessous la traduction, est signé par Khaled Waghlani, directeur de Radio Culture, Issam Marzouki, directeur de Rtci, Ammar Chikhi, directeur de Radio Jeunes et Mabrouk Maâchaoui, directeur de la Radio régionale du Kef.
«Nous, signataires de ce communiqué, directeurs de radios centrale et régionales, réunis aujourd’hui 24 avril 2012, ayant appris, via le site électronique du Journal officiel, la nomination surprise d’un nouveau directeur général de la Radio tunisienne, sans préavis officiel, sans en informer préalablement le directeur général actuel, Habib Belaïd, et sans la moindre concertation avec les instances nationales et syndicales concernées, nous portons à l’opinion publique ce qui suit :
1- nous exprimons notre grande colère pour la manière humiliante avec laquelle Habib Belaïd a été démis sans égard pour les sacrifices qu’il a consentis, par patriotisme et en toute responsabilité, durant la phase délicate par laquelle est passée notre pays après sa glorieuse révolution, phase au cours de laquelle la radio tunisienne a contribué d’une manière active à mettre le pays sur la voie de la démocratie;
2 – nous nous indignons pour le traitement hautain réservé à la radio tunisienne et qui traduit un irrespect pour l’institution et pour ses employés et une indifférence totale à l’égard des revendications des gens du secteur, qui attendent la mise en application les décrets organisant l’information;
3 - notre réitérons conviction que la réforme de l’information ne saurait être réalisée avec la mentalité paternaliste, les injonctions et la violence morale et physique qui nous sont infligées ainsi qu’à nos camarades à la Télévision nationale, mais plutôt avec la réflexion posée et le traitement civilisé et démocratique de la profession et de ses membres;
4 - nous insistons sur le fait que l’acceptation de notre mission à la tête de ces institutions nationales était dictée par le sentiment d’une totale responsabilité envers notre pays à un moment important de son histoire, et c’est ce même sentiment de responsabilité qui nous appelle aujourd’hui à démissionner de nos postes, car nous refusons la manière humiliante et irresponsable avec laquelle le gouvernement traite l’Etablissement de la radio tunisienne et qui, à notre avis, n’aide pas à mettre en place une information capable de fonder la démocratie et la société citoyenne;
5 - nous appelons toutes les parties responsables au sein du gouvernement et dans l’opposition à traiter la question de l’information et de sa réforme en tenant compte de l’intérêt supérieur du pays, loin de toutes querelles partisanes et de confrontations idéologiques, lesquelles ne sauraient instaurer une atmosphère démocratique saine;
6- nous assumons totalement nos responsabilités et nos engagements vis-à-vis du pays et nous continuerons à gérer les institutions dont nous avons la charge en attendant la nomination officielle de nouveaux directeurs pour prendre le relais.
Traduit de l’arabe par Imed Bahri
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