Le gouvernement organise une consultation nationale sur le cadre légal du secteur de l’information. Elle se tiendra vendredi 27 et samedi 28 avril au siège de l’ex-Chambre des conseillers, au Bardo. Un tentative de diversion et un écran de fumée…


Cette consultation intervient sur un fond de crise de confiance entre le gouvernement et les médias, privés et publics, et de pressions d’éléments pro-Ennahdha sur les journalistes  de la Télévision nationale qui a dégénéré, mardi, en accrochages entre les deux parties, devant le siège même de l’Etablissement de la télévision nationale.

Le gouvernement, qui reproche aux médias en général et publics en particulier de ne pas être suffisamment attentifs à ses activités et réalisations – comme si le rôle des médias consiste à être des courroies de transmission du discours gouvernemental ! –, multiplie les intrusions intempestives dans le secteur, notamment en procédant directement aux nominations des directeurs des médias publics (télévisions, radios, presse écrite et agence de presse), qu’il choisit parmi les éléments lui ayant fait allégeance, ce qui est une aberration dans un pays qui aspire à se débarrasser des pratiques dictatoriales et à accéder à la démocratie.

Cette consultation est d’autant plus inutile que le cadre légal de l’information a déjà été réalisé par les instances concernées, notamment les décrets 115 et 116 portant sur le nouveau Code de la presse et la Haute autorité indépendante pour la communication audio-visuelle (Haica), publiés sur Journal officiel le 2 novembre dernier.

Pourquoi le gouvernement refuse-t-il de faire appliquer ces deux textes, en plus des propositions faites par l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (Inric) ? Cette nouvelle consultation lui permettra de gagner du temps, et d’en faire perdre au pays, sans plus. Elle lui servira d’écran de fumée pour cacher sa volonté de contrôler le système d’information dans le pays et imposer sa dictature en gestation.

Imed Bahri