Nabil Jridet, directeur de l’hebdomadaire arabophone ‘‘Al Oula’’, né au lendemain de la révolution, entamera à partir de mercredi une grève de la faim sauvage.


Dans un communiqué rendu public mardi, M. Jeridat a annoncé le début d’une grève de la faim sauvage et ouverte à partir de mercredi 9 mai. Et d’ajouter qu’il ne mettra fin à cette grève qu’après avoir vu le gouvernement bouger pour trouver une solution équitable et transparente au problème de la distribution de la publicité publique, encore accaparée par les anciens journaux ayant longtemps été au service de l’ancien régime.

Nabil Jridet a notamment a déclaré que le gouvernement doit assumer pleinement sa responsabilité de toutes les complications pouvant survenir suite à un acte, qualifié par lui-même, «de désespoir».

Le 3 mai, Journée internationale de la liberté de la presse, M. Jridet a déjà menacé de faire grève de la faim et tenu informés le président de la République, le chef du gouvernement et le président de l’Assemblée nationale constituante (Anc). Les 3 décideurs du pays ne lui ont pas prêté attention et n’ont pas réagi à son appel de détresse.

L’an dernier, M. Jridet a déjà parlé, lors d’une conférence de presse, de ses difficultés financières et de la distribution partiale par le gouvernement Caïd Essebsi de la publicité publique. Il a notamment menacé de mettre la clé sous le paillasson.

L’Instance nationale pour la réforme de l’information (Inric) a, à maintes reprises, attiré l’attention de l’ex-gouvernement et du gouvernement Hamadi Jebali actuel sur la nécessité de revoir les réseaux de clientélisme reliant, depuis l’époque Ben Ali, les responsables de la publicité dans les établissements et entreprises publics et les responsables des médias qui étaient organiquement liés au système de propagande de Ben Ali.

L’Inric a appelé, par exemple, le gouvernement à créer un Fonds d’aide aux nouveaux médias, qui serait alimenté par des ponctions sur les recettes des médias réalisant de gros chiffres d’affaires de publicité – et dont beaucoup avait profité de l’ancien système. En vain.

Le gouvernement semble plus préoccupé à enrôler et mettre à son service les anciens sbires de Ben Ali dans les médias (et dans les autres secteurs) que d’aider les jeunes qui se lancent dans ce domaine.

Alors que M. Jridet croule sous les dettes, les journaux de caniveau – les mêmes de Ben Ali et les nouveaux-venus – fleurissement et croulent sous l’argent sale des hommes d’affaires corrompus.

Ainsi va la Tunisie, et les médias de Tunisie, sous le régime Ennahdha… Rien ne change pour que tout recommence.

I. B.