La santé de Nebil Jridet, directeur de l’hebdomadaire arabophone Al Oula, qui observe une grève de la faim depuis une semaine, s’est beaucoup dégradée. Silence radio du côté du gouvernement.


Notre confrère a entamé une grève de la faim depuis une semaine pour attirer l’attention du gouvernement sur l’absence de transparence dans l’attribution de la publicité publique aux médias et les difficultés que vivent les nouveaux médias nés au lendemain de la révolution. Aucune réaction de la part du gouvernement. Sauf celle de Samir Dilou, ministre des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle, qui a promis de lui rendre visite aujourd’hui.

A part certains médias et des représentants de l’opposition et de la société civile qui ont évoqué le cas du directeur du journal, aucun responsable de la troïka n’a daigné s’intéresser à ce sujet.

L’homme, qui a fondé son journal au lendemain de la révolution, a toujours reproché au gouvernement la distribution partiale des la publicité publique. «Ce sont toujours les anciens, ceux qui ont fait l’éloge à Ben Ali, qui continuent de bénéficier du budget consacré par l’Etat à la publicité», n’a-t-il cessé de répéter. En septembre dernier, il avait tiré la sonnette d’alarme lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé la fermeture prochaine de son journal.

Nebil Jridet a résisté encore quelques mois aux difficultés financières, mais ne pouvant plus, il est revenu sur le même sujet dans une autre conférence de presse le 8 mai. Mais cette fois-ci, il a menacé de faire une grève de la faim sauvage. Le 9 mai, il a mis sa menace à exécution.

«J’ai envoyé des courriers à tous les politiques. Personne n’a réagi. Mais aujourd’hui, on m’a dit que Samir Dilou va rendre visite à M. Jridet au siège du  Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt)», a dit à Kapitalis, Nejiba Hamrouni, présidente du Snjt. Et d’ajouter que l’état de santé de M. Jridet s’est beaucoup dégradé. «Avant-hier, le médecin l’a obligé à interrompre la grève de la faim sauvage. Car il risque de tomber dans le coma. Mais il l’a laissé poursuivre sa grève de la faim en se contentant de boire de l’eau».

Que pourra faire M. Dilou qui, devant son propre ministère, il y a quelques jours, des blessés de la révolution et membres des familles des martyrs se sont fait coudre les lèvres en guise de protestation contre l’inaction du gouvernement?

Z. A.

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