Décédé jeudi à Alger à l’âge de 74 ans des suites d’une longue maladie, le grand écrivain algérien Tahar Ouettar a fait ses classes à la célèbre école Zeitouna de Tunis, dans les années 1950, où il s’est imprégné des grands écrivains arabes.



tahar ouattarTahar Ouettar est né à Sedrata (un petit village de la wilaya de Souk-Ahras, dans l’est algérien) en 1936. Cet auteur, qui a à son actif plusieurs pièces théâtrales, recueils de nouvelles et romans traduits dans plusieurs langues, a commencé son parcours d’écrivain en 1955, avec la publication de nouvelles dans la presse tunisienne.

Des débuts tunisiens
Parmi les journaux tunisiens qui ont publié ses articles et textes littéraires, on citera les quotidiens ‘‘Al Sabah’’ et ‘‘Al Âmal’’ (ancêtre de l’actuel ‘‘Al-Hurriya’’), mais aussi dans les hebdomadaires ‘‘Liwa’u al Barlaman at-tunissi’’ (Etendard du Parlement tunisien) et ‘‘Al Nida’’, aujourd’hui disparus. C’est aussi en travaillant comme journaliste dans le quotidien ‘‘Al Sabah’’ qu’il s’est formé dans les techniques d’impression.

Le premier recueil de nouvelles de Tahar Ouettar, ‘‘Dukhan fi Qalbi’’ (Fumée dans mon cœur) est paru à Tunis en 1961. Idem pour sa première pièce de théâtre ‘‘Ala addifati al ukhra’’ (Sur l’autre rive), qui a été publiée par la revue ‘‘Al Fikr’’, à Tunis, à la fin des années 1950.
Cette revue littéraire a été fondée et dirigée jusqu’en 1986 par l’ancien Premier ministre tunisien Mohamed Mzali, décédé lui aussi il y a quelques semaines.
Durant cette période, le jeune écrivain s’était lié d’amitié avec la famille littéraire et l’élite politique tunisienne. Et c’est grâce à ses amitiés à Tunis qu’il a découvert les écrivains qui vont le plus marquer, les Libanais Gibran Khalil Gibran, Mikhaïl Nouaïma et Elia Abou Madhi.
Ecrivain réaliste, qui a adhéré dans sa jeunesse à l’idéologie communiste, Tahar Ouettar s’est fait remarquer grâce à la nouvelle ‘‘Noua’’ qui a été adaptée à l’écran. Son premier roman ‘‘L’as’’, qui a connu un énorme succès, est paru en 1971, inaugurant ainsi une série d’ouvrages littéraires.

1er prix des Journées théâtrales de Carthage
Journaliste, il a fondé deux périodiques ‘‘Al Jamahir’’ et ‘‘Al Ahrar’’ en 1962-1963. Il a présidé depuis 1989 l’association culturelle Al Jahidya.
Ancien directeur général de la Radio nationale algérienne (1991-1992), le défunt a été également journaliste et écrivain engagé. Il a reçu plusieurs prix et distinctions, dont notamment le prix Sharjah de la culture arabe décerné par le comité exécutif de l’Unesco.        
Parmi les ouvrages célèbres de Ouettar, il y a ‘‘Al-Zilzal’’ (1974), ‘‘Les noces de mulet’’ (1988) et ‘‘Les martyrs reviennent cette semaine’’, nouvelle qui a été adaptée au théâtre par M’Hamed Benguettaf. La pièce portant le même nom, coproduite par le Théâtre national algérien et le Théâtre régional de Batna, avec le soutien de ‘‘Djazaïr, une année de l’Algérie en France’’, a reçu le premier prix des Journées théâtrales de Carthage en 1987.

Imed B.