Les rencontres céramiques de Sidi Kacem El Jélizi se déroulent du 20 au 25 mai au Centre national de céramique d´art (Cnca), à Tunis.
Pour les amateurs de terres et d´émaux ces rencontres internationales sont devenues une véritable tradition.
Reflets d’or et d’argent à Sidi Kacem Jélizi
Cette année, elles accueillent, dans les murs de la Zaouia Sidi Kacem El Jelizi, maitre Jélizi du XVe siècle, un groupe de céramistes qui font revivre l’art des émaux à reflets métalliques. Il s’agit de Meriem Cheltout (Tunisie), Joan Carrillo (Espagne), Eveline Porret (Suisse), Khaled Shirag (Egypte) et Carmen Vila (Espagne).
Un séminaire regroupera, aujourd’hui, ces artistes, un historien et archéologue, et un spécialiste de l´histoire des céramiques lustrées.
Le groupe participera, le 26 mai, à la 4e Journée de la Céramique, organisée par le Cnca, sous le haut patronage du ministère de la Culture, avec la participation de l’ambassade d’Espagne et de la Coopération espagnole en Tunisie. Et comme le veut la coutume, la journée sera clôturée, dans l’enceinte de la Zaouia, par la traditionnelle Zerda et la Soulamiya, en présence des artistes.
Ces journées sont, depuis quatre ans, un voyage entre tradition et modernité. Elles ont successivement mis à l´honneur, en 2009, les potiers de Nabeul, et leurs émaux verts et jaunes puis, en 2010, les potières rurales de tradition berbère, les Tunisiennes de Séjnane, les Algériennes de haute Kabylie et les Espagnoles des Îles Canaries, leurs lointaines héritières, qui ont confronté leurs travaux et leurs savoir-faire.
Au printemps 2011 une rencontre stimulante et créative a été consacrée à la céramique contemporaine en un vis-à-vis fécond des céramistes tunisien(ne)s et espagnol(e)s.
Les céramiques lustrées aux reflets métalliques
Pour les rencontres de 2012, le Cnca a choisi la remise en valeur d´un patrimoine oublié, celui des céramiques lustrées dont les reflets métalliques irisés font la richesse et la beauté.
Le patrimoine tunisien ancien s´enorgueillit de telles pièces, et avant tout des 160 et un carreaux lustrés qui entourent le mihrab de la grande mosquée de Kairouan. Ces carreaux, importés de Bagdad vers le milieu de IXe siècle par l´émir aghlabide Abou Ibrahim Ahmad, sont une parure dont «le décor en particulier est considéré par la communauté des savants comme un événement dans l´histoire de la céramique», ainsi que l´écrit Adnan Louhichi dans son ouvrage ‘‘Céramique islamique en Tunisie’’.
La technique des céramiques à reflets métalliques, complexe et extrêmement difficile à maitriser, a séduit un temps les artisans kairouanais entre le IXe et le XIe siècle, puis elle est retombée dans l´oubli. De rares pièces lustrées sont visibles aujourd´hui dans les musées de Kairouan et de Raqada.
C´est précisément autour de cette technique de l´art islamique, remise à l´honneur par un certain nombre de céramistes internationaux, que se dérouleront les rencontres 2012. Les cinq artistes, venus de Tunisie, d´Égypte et d´Espagne, se relaieront tout le long de la semaine pour montrer leurs travaux, illustrer leur parcours et réaliser devant le public du Centre des décors et des cuissons avec diverses techniques de céramique a reflets métalliques.
Source : communiqué.