Le 48e Festival international de Carthage se tiendra du 5 juillet au 15 août, au théâtre romain de la cité punique. Pourvu que le public ait encore le goût de sortir le soir.
Quand on voit la dépression dans laquelle sont plongés beaucoup de Tunisiens et de Tunisiennes, à cause sans doute des «grandes réalisations du meilleur gouvernement que le pays ait eu dans toute son histoire» (dixit Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères), on est en droit d’émettre quelques doutes. Au moment où les touristes étrangers se font rares malgré les rabais honteux pratiqués par les hôteliers, où beaucoup de Tunisiens résidents à l’étranger hésitent à rentrer au pays, où les Tunisiens de Tunisie ne sont pas sûrs de pouvoir aller sur les plages cet été, où Rached Ghannouchi appelle ses troupes à parader dans les villes pour défendre l’islam, où les salafistes sèment la violence aux quatre coins du pays…, allez parler aux gens de soirées chaudes au théâtre romain de Carthage !
Nous publions cependant le programme a minima du Festival International de Carthage, concocté par les services du ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk, qui est plus prompt à défendre son poste (éphémère) de ministre, que la liberté d’expression artistique dans le pays.
I. B.
Programme :
5 juillet: spectacle d’ouverture avec musique et chanteurs tunisiens;
8 juillet: Ballet du théâtre de l’Opéra de Rome (Italie);
11 juillet: Les 100 violons Tziganes (Hongrie);
12 juillet: Saber Rebai;
13 juillet: Houcine el Jassmi (Emirats);
14 juillet: Marcel Khalifa (Liban);
15 juillet: Patrick Fiori (France);
17 juillet: Ballet russe;
20 juillet: Spectacle chinois
24 juillet: Alpha Blondy (Côte d’Ivoire);
31 juillet: Mika (Royaume-Uni);
2 août: Tout sur Jamel (Jamel Debbouze, Maroc);
3 août: Najoua Karam et Ragheb Alama (Liban);
4 août: Amel Maher et Hani Chaker (Egypte);
6 août: Nacir Chemma (Irak);
8 août: Vassilis Saleas et Husnu (Grèce-Turquie);
10 août: Asala Nasri (Syrie);
15 août: clôture avec Danse of the invisible Dervishes-Dhafer Youssef (Tunisie).