L’association Kolna Tounes organise Dougga Festhéâtre, du 12 au 15 juillet, au Théâtre antique de Dougga (nord-ouest). Une manière de réhabiliter l'esprit de la fête et de mieux ancrer la culture dans les régions.


Depuis sa création, il y a quelques mois, l’association dirigée par Emna Menif a œuvré pour la diffusion de la culture et, plus particulièrement, du théâtre. Elle a ainsi programmé des dizaines de représentations pour adultes et jeunes publics à travers toute la Tunisie. 
Pour rompre avec les «fastfoods culturels» et le «consommer facile», qui caractérisent les festivals d’été, et réhabiliter l’esprit de fête, qui est «un moment de dépassement et de transgression», Kolna Tounes appelle à «repenser nos festivals» et à mieux les ancrer dans les spécificités régionales.

C’est ce que l’association cherche à démontrer en lançant son Dougga Festhéâtre

Un débat autour de l’avenir des festivals après la révolution se tiendra dans le cadre de cet événement, ce vendredi, à l’amphithéâtre romain de Dougga. Kolna Tounes compte, avec ce débat,  participer à la réflexion nationale culturelle et y apporter sa contribution.

Le programme comprend aussi des représentations théâtrales: ‘‘Hlel wa nejma’’ du Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef dans une mise en scène de Sami Nasri, ‘‘L’isoloir’’ de Taoufik Jebali, ‘‘Mosaïque’’ de la Troupe de la Ville de Tunis avec Mouna Nouredinne et pour clôturer cette première édition du Dougga Festhéâtre ‘‘Sahib Lahmar’’ de Fadhel Jaziri.

A côté des représentations théâtrales, le Festhéâtre proposera les 12, 13, 14 et 15 juillet une visite du site de Dougga. Les spectateurs qui seront acheminés par bus depuis les différentes délégations du gouvernorat de Béja mais aussi de Tunis seront accueillis par l’historien Abdessatar Amamou, qui leur présentera, dans son style de fdaoui (conteur populaire), le site classé sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1997, et considéré comme la «petite ville romaine la mieux conservée de l’Afrique du Nord».

La cité, qui se trouve en pleine campagne, est bien protégée de l’urbanisme moderne. Le site de Dougga est remarquable par sa taille – 70 hectares – et par la bonne conservation de ses monuments et la richesse historique de son passé numide, punique, romain et byzantin.

La visite se poursuivra aux alentours du théâtre et le capitole sera hanté par Jamel Madani récitant les noms un à un de toutes les femmes et les hommes ayant fait le théâtre en Tunisie, restant debout sur les planches depuis l’indépendance. Par sa performance et à travers sa parole et ses gestes, le performeur proposera un devoir de mémoire et offrira le capitole, le temps de sa prestation, aux artistes présents et absents.

Patrimoine matériel et immatériel, oralité et nourritures terrestres, se confondront au Marché où les visiteurs dégusteront les produits de la région.

A la Maison de Dionysos, voisinant celle de Vénus, Jamil Joudi prendra les habits de Créon pour réciter son Antigone. Dans son chemin mental Joudi se rappellera son passage ici même avec son ami Aly. Dans sa gestuelle de rappel, il touchera la pierre et lui donnera vie, pour transmettre la magie et l’inquantifiable aux spectateurs.

En passant par les Thermes des Cyclopes, Mokdad Salhi interprétera ses airs d’opéra. Au loin et plus précisément au Temple de la Fortune Zine Laâbidi planté sur ses échasses rappellera le Commandeur de Don Juan et le Spectre de Hamlet. 
Source : communiqué.