Comme chaque année, ramadan et théâtre font bon ménage à El Téatro. Au menu, un programme éclectique de pièces théâtrales et de soirées diverses. A consommer sans modération…
Par Myriam Amri
Et si ce ramadan on faisait aussi notre révolution? Qu’on lâchait les sitcoms abrutissants, les «dramas» égyptiens, et qu’à défaut du plaisir gustatif de nos thés et nos gâteaux au miel, on s’essayait au plaisir de l’esprit? Et cette année, El Teatro a concocté pour l’occasion un menu très... ramadanesque.
Pièces inédites ou succès de la saison
El Teatro c’est avant tout un espace artistique fondé en 1987 par Taoufik Jebali entouré d’une équipe de passionnés et d’artistes. Lorsqu’on pénètre dans ce «haut lieu de l’art», le temps s’arrête, le décor change et l’on se retrouve ébloui par cette recherche de la beauté sous toutes ses formes, théâtre bien-sûr mais aussi galerie de peintures, sculptures, musique et cinéma.
El Téatro c’est à la fois un lieu de production, de diffusion mais aussi de formation de cette communauté artistique.
Pour ce mois, le lieu s’offre un spécial ramadan et propose pour l’occasion un cocktail théâtral fait de créations de l’équipe de Taoufik Jebali et de celles de ses «invités», à la fois pièces inédites ou succès de la saison.
Cette année, les différentes pièces jouent avec le politique, sa critique et sa contestation parce que «même en art tout est politique», comme le souligne Zeineb Farhat.
Du 26 juillet au 18 août à partir de 22h, vont défiler diverses représentations de pièces tel que ‘‘Le couffin et la gamelle’’ une pièce de Saber Oueslati en hommage aux prisonniers d’opinions en Tunisie et ailleurs.
Dans cette même vague de l’art politique, on peut aussi évoquer ‘‘L’Isoloir’’, pièce de la maison et pièce phare de l’année dans le programme d’El Téatro.
‘‘Le Rêve Marzou’’, sorte d’Ubu Roi appliqué au contexte actuel, passera du 10 au 12 août et présente l’histoire d’un homme qui fait le rêve de devenir le président pour porter des burnous et… jouer avec des barbus.
«Être Noir-e dans la Verte»
L’équipe d’El Téatro a décidé cette année en proposant ce programme de s’éloigner de la vague déferlante des festivals d’été avouant qu’ils préféraient ceux de l’hiver (Médenine ou Tataouine). Dommage peut-être pour la démocratisation et l’ouverture de ce 4e art au grand public de l’été.
Avis quand même aux amoureux et amateurs de la scène, à ceux qui cherchent une autre soirée ramadanesque, les propriétaires assurent… le théâtre aussi c’est climatisé!
Et pour ceux dont ramadan et théâtre ne font pas bon ménage, à partir d’octobre sera mis en place une rencontre artistique prénommé «Être Noir-e dans la Verte». Ce projet sous la figure de différents ateliers (théâtre, danse, cinéma, photos...) va chercher à s’attaquer à cette grande tache et à ce tabou social qu’est le racisme envers les Tunisiens noirs.