Qui se sent morveux se mouche. Sinon, comment expliquer le fait que la police refuse d’assurer la sécurité et le bon déroulement des spectacles de Lotfi Abdelli. Crime de l’humoriste: il l’a critiquée.

Par Nacer Ould Mammar


Rebelle et courageux, l’humoriste Abdelli ne semble guère intimidé ou découragé par la dernière décision du ministère de l’Intérieur. Se présentant comme un char d’assaut, il est capable d’assurer sa propre sécurité tant qu’il fait son travail et respecte autrui.

Une décision dangereuse voire fasciste

C’est ce qu’a voulu, en tout cas, transmettre Abdelli, lors d’un point de presse, lundi à l’espace El Téatro, de l’Hôtel Golden Tulip.

Pour sa 2e rencontre avec les médias, l’artiste s’est interrogé comment le ministère de l’Intérieur puisse empêcher un artiste de s’exprimer et faire son travail librement. Il accuse dans l’absolu: «L’on demande bien qui est derrière cette décision dangereuse voire fasciste». Et s’étonne, tout de même, sur le fait qu’on ose empêcher un artiste de dire ce qu’il pense depuis la Révolution.

Naïvement, l’artiste s’interroge sur l’absence des autorités devant cette décision pour dire: «Où alors ils sont au courant mais restent complices ou ne sont pas du tout informés. Ce qui serait pire encore». Et d’enchaîner: «Je ne fais que mon travail en respectant tout individu et tout corps de métier. Je ne suis qu’un humoriste qui fait rire les gens et vendre du bonheur».

Rendez-vous le 25 juillet à Habib Bourguiba

A une question sur les raisons qui ont motivés, selon lui, cette décision, Lotfi Abdelli déclare : «A mon sens, j’estime que si le gouvernement a peur d’un sketch, forcément il a peur de son image».

Le conférencier a confirmé la poursuite de sa tournée artistique estivale avec ou sans la police. Il a affirmé qu’il se produit lundi soir à Monastir et mardi à Mahdia. Et il est probable que l’artiste fasse son show dans la soirée du 25 juillet devant le théâtre municipal à l’avenue Habib Bourguiba aux côtés d’autres artistes, notamment Bendir Man. Le 55e anniversaire de la proclamation de la république se fête, qui plus est, sur l’avenue qui porte le nom du fondateur de l’Etat tunisien moderne. M. Abdelli a, d’ailleurs, assuré, en aparté, à Kapitalis que la soirée du 25 juillet aura un cachet un peu spécial. Quelle surprise prépare-t-il pour ses fans?

Une réunion devrait cependant se tenir, lundi, entre l’organisateur et la production pour discuter des détails de la soirée artistique du 25 juillet qui promet… sans la présence des policiers!