A cause de Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, les amoureux du gospel ont dû beaucoup attendre, jeudi 26 juillet, le coup d’envoi du concert de l’Américaine Nicole Slack Jones au 48e Festival international de Hammamet.
Le directeur du festival, le comédien et acteur Fathi Haddaoui, a dû présenter ses excuses au public énervé, surtout après avoir appris que le ministre des Affaires étrangères et gendre de Rached Ghannouchi, leader d’Ennahdha, qui était accompagné de l’élu islamiste Ameur Lârayedh, est la cause du retard.
«En effet, il est arrivé avec dix à quinze minutes de retard, mais il n’était pas le seul dans ce cas. Comme souvent pendant ramadan, plusieurs personnes sont aussi venues en retard et on a dû commencer un peu plus tard que d’habitude», a expliqué à Kapitalis un responsable du festival, cherchant visiblement à minimiser l’affaire. Et d’ajouter que le ministre, qui passe apparemment ses vacances au Cap Bon, ainsi que ses compagnons, ont quitté le théâtre de plein-air au bout de seulement 15 minutes. Ce qui a énervé encore davantage certains spectateurs, qui n’ont pas raté l’occasion d’exprimer leur colère, en lançant des «Dégage!» bien sonores.
MM. Abdessalem et Lârayedh n’aiment visiblement pas le gospel (chant religieux chrétien). C’est leur droit. Mais pourquoi sont-ils donc venus ce soir là? Ils ont commis un double impair, en perturbant la soirée lors de leur entrée et de leur sortie. Pis encore : ils ont manqué de respect aussi bien pour le public que pour l’artiste.
Les bonnes manières ne semblent pas être le point de fort des responsables d’Ennahdha, qui se comportent comme habituellement les responsables politiques sous les dictatures ou… dans les républiques bananières.
Z. A.