Comme il y a quelques semaines le président Marzouki à El-Jem, Samir Dilou a été hué jeudi soir au théâtre romain de Carthage. Il a eu droit aussi aux de la star de la soirée : Jamel Debbouze.


Les ministres de la troïka, coalition tripartite au pouvoir, et surtout ceux d’Ennahdha, auront droit désormais, partout où ils mettraient les pieds, au fameux ‘‘Dégage’’ qui a fait déguerpir Ben Ali.

Samir Dilou, ministre des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle, devenu la tête à claque du gouvernement Jebali dont il a choisi d’être l’aboyeur de service, en a fait la douloureuse expérience à ses dépens, jeudi soir à l’amphithéâtre de Carthage, lors de la soirée de l’humoriste français Jamel Debbouze.

M. Dilou était sagement assis à la première rangée, comme jadis les anciens ministres de Ben Ali, quand des ‘‘Dégage!’’ bien sonores ont fusé des gradins.

Au départ, Jamel Debbouze n’a pas compris les raisons de cette animosité, mais il n’a pas tardé de comprendre que la cible de ces ‘‘Dégage!’’ est une personnalité assise au premier rang qu’il a fini par identifier. Il ne fallait pas tant pour que le spectateur indésirable devienne la risée de l’humoriste et de son public? Un des commentaires de Jamel Debbouze: «Dans sa tête, il se croit encore sous Ben Ali».

Un très mauvais quart d’heure dont Samir Dilou, qui est resté sagement assis, malgré l’adversité, se souviendra longtemps. Ses camarades sont donc prévenus : des ‘‘Dégage!’’ assourdissants les attendent désormais à chaque bout de rue.

Début juillet, le président de la république provisoire Moncef Marzouki a eu droit à ce traitement de faveur lors de son entrée à l’amphithéâtre d’El-Jem pour assister à l’ouverture du festival de la Cité antique.

I. B.

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