Des groupes salafistes ont fait pression sur le gouverneur de Kairouan qui a décidé l’annulation mercredi le concert de la clôture du 1er Festival international de la chanson soufie et spirituelle, meublé par Lotfi Bouchnaq et un groupe iranien.
Après l’annulation du spectacle 100% Halal de Lotfi Abdelli, mardi à Menzel Bourguiba, par des salafistes, un autre concert à Kairouan a été annulé mercredi. Et c’est le gouverneur qui a pris la décision. Des salafistes ont bloqué la route au bus et obligé les membres de la troupe iranienne à rebrousser chemin et à ne pas se produire. La raison : ils sont des chiites et leurs chants soufis ne sont pas les bienvenus dans la capitale du sunnisme au Maghreb.
C’est la première fois qu’un concert de musique et du chant est annulé pour des raisons religieuses avec la complicité d’un gouvernement qui se montre laxiste vis-à-vis des groupes extrémistes religieux. Le ministre de la Culture, Mahdi Mabrouk, initiateur du festival internationale de la musique soufie et spirituelle doit des explications aux Tunisiens à propos de cette dérive qui menace l’art et les artistes dans leur existence même.
Ce qui est grave dans cette affaire en plus de l'activisme des extrémistes religieux qui prend chaque jour plus d'ampleur, c'est le laxisme des autorités qui capitulent à chaque fois devant les diktats de quelques énergumènes barbus. On aimerait bien connaître la position des présidents, Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaâfar à propos de cette affaire.
Z. A.