altL’Association tunisienne d’action pour le cinéma (Atac) invite les citoyens à se prendre en photo à l’intérieur ou à l’extérieur de la salle de cinéma de leur choix.


L’opération de sensibilisation à la nécessité de sauvegarder les salles obscures, qui ferment l’une après l’autre, s’intitule «Mon cinéma à moi».

Les photos ainsi réunies constitueront une première base de travail et de réflexion sur la fonction de la salle de cinéma dans notre espace urbain.

Un patrimoine réellement en péril

Prises dans des salles en cours d’exploitation, désaffectées ou complètement transformées, ces œuvres serviront à l’organisation d’une première exposition urbaine parallèlement aux Journées cinématographiques de Carthage (Jcc), dont la 24e édition est prévue du 16 au 24 novembre 2012.

Exposées dans la rue et dans différentes régions de la Tunisie, ces photos seront tirées en grand format et accrochées sur les façades des salles de cinéma ou aux alentours. Elles seront accompagnées d’une installation vidéo livrant des témoignages de citoyens désireux de parler de la crise que connaissent les salles de cinéma menacées de disparition.

Un petit livret sera également édité, consacré à l’état des lieux chiffré des salles de cinéma en Tunisie, un patrimoine réellement en péril depuis les années 1990.

Faire renaître la génération grand écran

Selon l’Atac, cette action cherche à traduire par l’image le lien affectif entre le citoyen et la salle de cinéma, et à faire du citoyen un acteur important de la préservation et de la réhabilitation de ces espaces dans le paysage culturel afin de leur permettre de retrouver leur place d’antan mais aussi de faire renaître la génération grand écran.

Depuis l’an 2000, le cinéma tunisien a connu un certain recul au niveau de sa présence en Tunisie comme à l’étranger, recul accéléré notamment par l’avènement de la culture numérique, se traduisant par une faible fréquentation des salles de cinéma qui accusent désormais une dégradation inexorable.

Selon des statistiques de 2008, 16 salles uniquement sont ouvertes au public en Tunisie. Tunis, la capitale, n’a gardé que la moitié de ses salles tandis que les deux autres grandes villes du pays, Sousse et Sfax, ne disposent que d’une seule salle chacune.

Pour rappel la première salle de cinéma en Tunisie Omnia-Pathé a été inaugurée en 1908.

I. B. (avec Tap)