En guise de soutien à l’artiste Nadia Jelassi, accusée d’atteinte au sacré, ses collègues ont diffusé sur les réseaux sociaux des œuvres condamnant l’étouffement de la liberté d’expression.
Le fait que Nadia Jelassi, chef de département à L’Ecole des Beaux Arts de Tunis, soit convoquée par le juge d’instruction à cause d’une œuvre d’art et humiliée en remplissant, comme une vraie criminelle, une fiche anthropométrique dans une pièce où étaient entassés des délinquants, n’a pas laissé insensibles les artistes qui se sont inspirés de l’événement pour réaliser des œuvres sarcastiques partagées sur les réseaux sociaux.
A chacun sa propre sensibilité pour dire sa solidarité avec l’artiste accusée, sur la base d’une œuvre d’art, d’atteinte au sacré et de troubles de l’ordre public (sic !)
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Les faits remontent à l’affaire El-Abdellia à la Marsa (exposition du Printemps des Arts du 1er au 10 juin) lorsque des fauteurs des troubles extrémistes religieux, manipulés par un huissier de justice (un ancien Rcdiste recyclé par Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir) et quelques religieux ont attaqué le lieu de l’exposition, saccagé certains œuvres, accusé les artistes de mécréant et appelé même à leur mort.
Alors que ces fauteurs de troubles courent toujours dans la nature, ce sont les artistes – ou deux d’entre eux, Nadia Jelassi et Mohamed Ben Slama – que la justice tunisienne – que l’on dit pourtant désormais indépendante ! – poursuit.
En guise de solidarité avec leurs collègues, des artistes ont réalisé des dizaines d’œuvres qu’ils ont partagées sur les réseaux sociaux, devenus seul espace de vraie liberté dans un pays où la liberté d’expression se rétrécit comme une peau de chagrin.
Ces œuvres racontent l’étouffement de la liberté d’expression, les cerveaux essorés et séchés, les barreaux partout, les doigts et les empreintes, les équerres, les règles plates et autres instruments de mesures et de contrôle… De quoi interpeler les consciences quelque peu endormies de leurs compatriotes.
Comme quoi la contestation est aussi une source d’inspiration. Merci les inquisiteurs islamistes, salafistes et autres extrémiste religieux!
Z. A.