La 2e édition de Dream City, festival multidisciplinaire d’art contemporain dans la ville, se tiendra du 13 au 16 octobre, dans la médina de Tunis. On annonce 42 œuvres artistiques, dont 24 créations, 70 artistes nationaux et internationaux, 10 conférences sur la ville, le territoire et la mémoire collective.
Le projet de Dream City, dont la 1ère édition s’est tenue en octobre 2007, est l’initiative d’un collectif d’artistes plasticiens, musiciens, comédiens, scénographes, chorégraphes, photographes, architectes, urbanistes, écrivains, philosophes, sociologues, théoriciens de l’art, acteurs de l’urbain, etc., regroupés autour de Selma et Sofiane Ouissi, un couple qui ne manque décidément pas d’imagination ni d’audace.
Le festival proposera cette année 4 parcours colorés que les spectateurs arpenteront à pied dans le cœur originel de Tunis artistiquement métamorphosé pour l’occasion.
Pour rêver la ville
Au programme: des spectacles, des installations et des expositions d’art et autres animations publiques prenant pour cadres et supports les ruelles, les maisons, les murs, les panneaux et les réseaux d’affichage urbain de la médina de Tunis.
La participation est bien entendu payante. Le parcours est à 5 dinars tunisiens (DT), les deux à 8 DT, les 3 à 10 DT et les 4 à 12 DT. Les étudiants, demandeurs d’emploi et groupes de 10 personnes et plus ont droit à des tarifs réduits: 1 parcours à 3DT, 2 à 5 DT, 3 à 7 DT et 4 à 8 DT. Les enfants de moins de 12 ans sont cependant admis gratuitement.
«Nous avons toujours rêvé notre ville en harmonie avec son passé et sa modernité», expliquent les Ouissi, promoteurs de la société de production culturelle L’Art Rue, sise à l’Ariana et organisatrice de l’événement. Ils ajoutent: «Nous avons toujours eu envie de redonner vie à ces parcours quotidiens dans lesquels les ‘‘voyageurs passants’’ ne s’arrêtent plus. Nous avons longtemps rêvé notre ville ensemencée de graines d’initiatives locales visant à rassembler les habitants à travers l’action culturelle et son approche sociale. Nous avons rêvé notre ville la plus enclavée, au cœur d’une initiative où la culture à l’honneur, honore et se défend par le ‘‘bas’’. Nous avons toujours rêvé de faire voyager l’art et d’aller à la rencontre de ceux qui font la ville. Nous avons rêvé que la culture soit présente dans chaque coin de rue pour permettre au quotidien d’être l’espace-temps et l’espace de jubilation de celui qui ne sait aller vers elle. Nous rêvons encore…»
Le lien ville/art/espace
Pour concrétiser ce rêve, ce couple d’agitateurs culturels a invité des jeunes artistes tunisiens de différentes disciplines à travailler autour du lien ville/art/espace. Pendant près de deux mois, ces derniers se sont réunis avec l’aide de spécialistes de la ville pour échanger autour de ce thème. Des œuvres ont émergé de ces réflexions croisées sur la ville et sont le fruit d’un réel travail et dialogue collectif.
En investissant des lieux insolites de la Medina, les artistes ne se contentent pas d’agrémenter un parcours mais interpellent le passant et l’accompagnent sur son trajet. Ils instaurent un véritable dialogue entre la ville et la création contemporaine. Avec eux, le trajet devient voyage.
«Dream City, c’est de l’éphémère, de l’expérimental, du processus, du collectif, de la transversalité, du décloisonnement des pratiques, des croisements, des artistes, des citoyens», expliquent les Ouissi.
Les deux directeurs du festival invitent artistes et spectateurs à «un vivre ensemble avec d’autres récits, d’autres tentatives d’invention, d’autres images, d’autres lieux de rencontre et de partage», en vue d’«activer ou de réactiver la dimension poétique de la ville.»
Y. M.
Pour en savoir plus, le blog du festival : http://dreamcity.over-blog.com