La galerie Ammar Farhat abritera «Hriga» (Incendie), une exposition originale, signée Ibrahim Mâtouss. Le vernissage est prévu pour ce dimanche à partir de 11 heures. Une parodie qui raconte le quotidien du Tunisien depuis la révolution.
Sur le carton de l'invitation : à part l'illustration de l'un des 25 tableaux de différents formats et techniques, pyrogravure et technique mixte sur bois, qui seront accrochés à partir de samedi sur les cimaises de la galerie de Sidi Bou Saïd, on peut lire un beau texte. Comme un conte de fée. Nous le reproduisons intégralement pour donner envie aux lecteurs d'aller faire un tour, dimanche, au N° 3 rue Sidi El Ghemrini, à Sidi Bou Saïd.
«Il était une fois un pays nommé Hriga si lointain... Lointain... On racontait qu'il y avait un roi qu'on ne voyait point... Mais l'héritier du trône était là... Tralalala... Et le cheikh si mal... Si malin... Fais tourner tout ce monde en bourrique... Oh les pantins... Oh les pantins!».
Hriga ou le pays enflammé est une parodie de ce que nous vivons, une monarchie despotique qui s'instaure peu à peu... La lignée royale semble s'allonger... L'héritier et le fils de cheikh sont désormais là... Ils jouent avec leurs petites mains du destin... du petit patelin... oh le dérisoire ! oh le désaRoi!
Les joujoux de l'héritier du trône sont là comme une allégorie des armes de repression de l'Etat... Ces armes dorées... luxueuses, mais en contrepartie la résistance se construit... commençant faible, amputée, peureuse et frêle... Elle grandit peu à peu avec les pierres... La voix... La voie... et le mot ! Apoplexie Brutale.»