Vernissage mercredi soir, à la galerie Efesto, à La Marsa, de l'exposition de Michel Giliberti, un peintre italo-franco-tunisien, entièrement dédiée au corps de l'homme, pensif, révolté, évasif...
Par Samantha Ben-Rehouma
Objet de tous les fantasmes et désirs, sujet de fascination des artistes depuis des temps immémoriaux, le corps humain est mis à l'honneur à Efesto, la galerie des artistes de Michela Margherita Sarti à La Marsa. Sauf qu'il ne s'agit pas là d'une énième exposition sur le talent de donner vie, matière et sensualité au corps féminin à la Rubens, Van Dyck ou Jordaens! Non, c'est la gent masculine que Michel Giliberti a préféré peindre... Tant qu'il y aura des hommes !
Homeland
«J'ai par ici des envies d'ailleurs. J'ai par ailleurs des besoins d'ici» : voilà comment Michel Giliberti présente son exposition intitulée ''D'Ici et d'Ailleurs'' ou comment deux artistes italiens, Michel Giliberti et Michela Margherita Sarti, ont en commun l'amour de la Tunisie.
Natif de Menzel Bourguiba, Français d'origine italienne, Michel Giliberti est l'exemple type du fils prodigue: installé depuis un an et demi, l'artiste avoue que la Tunisie a une influence très grande sur son art. «Une note de musique traditionnelle, une senteur, un goût épicé, etc., sont l'essence même d'une nostalgie, de blessures secrètes et enfouies qui mettent mes sens en émoi et tout cela inspire beaucoup mes toiles. Pour cette exposition, et du fait de mon retour au pays, j'ai fait évoluer mes œuvres- commencées en France- qui sont avant tout un retour aux sources», raconte-t-il.
Veni Vedi Vici
Le vernissage a eu un très beau succès. Les œuvres y sont agencées comme en un parcours à suivre à bras le corps, tantôt (trois pas en avant) dans l'intime proximité de détails à appréhender nez à nez, tantôt (trois pas en arrière) dans une vision globale à savourer avec le nécessaire recul.
Les interprétations multiplient les techniques, les partis-pris, les démarches... Bref, on s'offre une immersion dans le corps masculin scanné en cinq images: du corps paré au corps séduction, du corps en tension au corps morcelé ou au corps évanescent.
Une exposition qui, au-delà de son indéniable beauté et de sa grande altérité, nous parle sur tous les tons de l'homme (pensif, révolté, évasif, etc.) et de sa destinée: «Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens»... Michel Giliberti, lui, dit «Avanti!»